École Saint-Jean: sursis d’un an pour les élèves aux besoins particuliers

ÉDUCATION. La quinzaine d’élèves de l’École Saint-Jean, de Granby, ayant des besoins particuliers n’auront pas à s’adapter à un nouveau milieu scolaire lors de la prochaine rentrée. Les parents ont été avisés plus tôt cette semaine que le Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs (CSSVDC) mettait sur la glace temporairement son projet de transfert d’écoliers vers l’École de l’Étincelle.

« On nous a donné un sursis d’un an. Donc, ce n’est pas négatif en soi. Ça nous donne du temps. Par contre, ils (le CSSVDC) nous ont avertis que le transfert d’élèves allait se faire en 2025-2026 », a confié Carolanne Gaudreau.

Pour la maman de Noah, 7 ans, atteint de trisomie 21, cette décision mi-figue, mi-raisin, met momentanément le couvercle sur la marmite. « J’ai senti qu’on a été écouté. On a petit break jusqu’à l’an prochain. C’est un poids de moins sur nos épaules, mais le changement, je ne le comprends pas encore. »

Selon la résidente de Bromont, son fils a fait de grands pas depuis qu’il fréquente des enfants neurotypiques quotidiennement à l’École Saint-Jean. « On nous explique qu’il va y avoir plus de spécialistes à un même endroit (à l’École de l’Étincelle). Pour moi, ce n’est pas ça de l’inclusion. Je veux que mon fils reste dans une école inclusive. »

Un regroupement questionnable

Impliquée dans le dossier à la demande des parents, la conseillère à l’inclusion scolaire et sociale à la Société québécoise de la déficience intellectuelle et pour le Regroupement Trisomie 21, Lorraine Doucet, s’explique mal la position du CSSVDC concernant les élèves ayant une déficience intellectuelle moyenne (DIM).

 « De ce que j’ai compris de la décision, c’est que les nouvelles inscriptions des élèves DIM vont être orientées vers l’École de l’Étincelle. Visiblement, ça semble être l’orientation envisagée par Val-des-Cerfs. Pour ma part, regrouper des élèves sur la base d’un handicap, ce n’est pas ça de l’inclusion », a déclaré Mme Doucet.

Bien qu’elle salue le sursis d’une année proposé aux parents, la conseillère à l’inclusion sociale juge que le centre de services scolaire fait fausse route en concentrant les écoliers DIM à un seul et même endroit.

 « C’est comme si je vous disais….on va regrouper huit personnes cardiaques qui vont se guérir entre eux. Pour moi, le regroupement, c’est non. Ces enfants, il faut les préparer à la vie en communauté et ça doit se faire dans une école inclusive. »

Lors du retour en classe à la fin août, l’École Saint-Jean ne comptera qu’une seule classe DIM.  L’autre classe actuellement ouverte sera fermée puisque ces élèves seront au secondaire à l’automne.

 « Cette année nous laissera le temps de finaliser nos travaux d’analyse pour établir une organisation de nos services, qui, elle, permettra d’offrir les meilleurs services pour répondre aux besoins des élèves ayant une déficience intellectuelle », a fait savoir la coordonnatrice aux communications au CSSVDC, Audrey Leboeuf.

 

 

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