Harmonie de Granby: un témoin privilégié de l’histoire granbyenne

CULTURE. Fondée en 1864 sous le nom de Granby Brass Brand, l’Harmonie de Granby s’est imposée comme un véritable témoin de l’histoire locale au fil des années. Initialement composée majoritairement d’anglophones issus du milieu militaire et des milices, l’arrivée des francophones à la fin du XIXe siècle a marqué un tournant dans l’évolution de ce groupe musical emblématique, qui soufflera cette année sa 160e bougie.

L’Harmonie de Granby a toujours joué un rôle clé lors des événements marquants de la ville. En 1878, elle a participé à l’inauguration du premier hôtel de ville, puis en 1901, elle a souligné l’effort à la guerre des Boers lors de l’installation du mémorial de Willm Latimer. En 1919, elle a accueilli les soldats de la Première Guerre mondiale à leur retour, une année marquée par 19 concerts d’accueil à l’ancienne gare de Granby.

«L’Harmonie de Granby a toujours été dans le décor de la communauté et participait activement à la vie locale», a souligné Alain Pilon, musicien et président du conseil d’administration de l’Harmonie de Granby.

Les pages de l’histoire de l’Harmonie révèlent également des anecdotes savoureuses, dont celle cocasse de 1925 où l’épouse du maire Boivin a orchestré une campagne pour que l’Harmonie de Granby remporte un concours de popularité organisé par des médias provinciaux. «L’épouse du maire Boivin avait monté un groupe de jeunes filles, qui se rassemblait chaque soir pour écrire des lettres à l’attention du concours. Elles ont écrit plus d’un million six cents ( ! ! !) lettres qu’elles ont envoyées au concours. Granby avait remporté le vote avec plus d’un million de voix», a raconté M. Pilon.

Dans les années 2000, l’Harmonie a entrepris des initiatives innovantes pour impliquer davantage la jeunesse. En 2009, elle a créé l’Harmonie relève et une école d’harmonie, adoptant une approche parent-enfant pour susciter l’intérêt des plus jeunes. Plus récemment, le groupe a établi des partenariats fructueux, notamment avec la Fondation de l’Hôpital de Granby, contribuant activement à la collecte de fonds annuelle depuis quelques années.

Des célébrations en grand

Cependant, l’histoire de l’Harmonie n’a pas toujours été une mélodie harmonieuse. Après avoir connu durant plusieurs années des enjeux de lieu, le groupe fait aujourd’hui face à d’autres défis, notamment celui d’attirer les jeunes. «Notre emphase aujourd’hui, c’est vraiment de savoir comment aller chercher les ados. C’est très difficile de susciter l’intérêt des jeunes. Ce qu’on essaie de leur expliquer, c’est que non seulement ils apprennent à jouer d’un instrument, mais ils le font en gang, dans un esprit d’équipe», a indiqué M. Pilon.

L’autre grand défi, avoue Alain Pilon, est de coordonner les activités de l’Harmonie avec d’autres organismes culturels de la ville. «C’est une faiblesse à Granby actuellement, il n’y a pas de point central pour qu’on puisse connaître toutes les activités culturelles. Que ce soit pour les chorales, les vernissages, les spectacles, on est toujours obligé de faire attention pour ne pas empiéter sur les autres organismes», a indiqué le président du CA.

Afin de célébrer ses 160 ans, l’Harmonie de Granby organisera une semaine de concerts à la place du marché à partir du 2 juin, culminant avec un grand spectacle au Palace de Granby le 8 juin. De plus, en collaboration avec l’artiste peintre Jessica Ruel, une murale installée sur la passerelle Miner retracera l’histoire de l’Harmonie à travers une bande dessinée.

Pour les projets futurs, l’Harmonie compte notamment sur un important partenariat avec VCCG dont les détails seront dévoilés plus tard. Autrement, la troupe continuera de participer à divers événements culturels locaux, dont les pauses musicales qui auront lieu cette année à l’église Saint-Georges.

Pour plus de détails sur les futurs concerts, rendez-vous sur le site https://www.harmoniegranby.org/concerts/