La SOPFEU intensifie la surveillance en Estrie

INCENDIE. La Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU) a émis son premier avertissement d’incendie de l’année dès le début du mois de mars, une première historique pour la région de l’Estrie. Cette initiative marque le début d’une surveillance accrue en réponse à des conditions météorologiques préoccupantes.

Les incendies de forêt au printemps sont particulièrement dangereux, car la végétation n’est pas encore pleinement développée. «Le printemps est une période charnière pour nous, car tant que la végétation n’est pas arrivée, et tant que le feuillage des arbres n’a pas fait son apparition, il y a des risques d’incendie. Ça constitue un combustible très sec qui peut mener rapidement à un feu de forêt», explique Josée Poitras, agente à la prévention et aux communications chez la SOPFEU.

En Estrie, et plus particulièrement autour de Granby, les feux de printemps représentent un risque majeur, souvent déclenchés par des activités humaines. «Les feux de camp mal éteints, les mégots de cigarettes et le brûlage de rebuts lors des nettoyages de printemps sont les principaux coupables», précise Mme Poitras.

Les municipalités de la région sont en première ligne dans la lutte contre ces incendies. À Granby, où le brûlage de rebuts est interdit, les autorités locales sont souvent les premiers intervenants. Du côté de la SOPFEU, les membres intensifient leurs efforts de sensibilisation auprès des municipalités et du public via les médias. «Dans votre région, en Estrie, l’occurrence de feu la plus importante est le brûlage de rebuts. Ce que nous recommandons, c’est plutôt que de brûler tout ça, on peut utiliser les solutions écologiques qui s’offrent à nous, comme les écocentres», recommande la porte-parole de la SOPFEU.

Anticipation et renforcement des équipes

En réponse à ces risques accrus, la SOPFEU a pris des mesures préventives, notamment en renforçant ses équipes sur le terrain. «Nous avons fait rentrer notre personnel saisonnier plus tôt que d’habitude et avons augmenté nos ressources avec 50 pompiers forestiers supplémentaires, portant notre total à 280», mentionne Mme Poitras.

Cette anticipation est cruciale, car la SOPFEU ne peut pas contrôler les frappes de foudre, mais peut se préparer à intervenir rapidement. «Lorsqu’on voit qu’il y a des cellules orageuses, nous préparons le déploiement de nos troupes pour être le plus près possible si lors du passage de la foudre il y a des départs de feu de forêt.»

La -SOPFEU appelle les citoyens de l’Estrie à une vigilance accrue, étant donné que 80 % des feux de forêt au Québec sont causés par des activités humaines. «Les zones les plus à risque d’incendies sont celles où il y a le plus de conifères. Donc, si on regarde à l’échelle du Québec, on parle de la Mauricie, de la Côte-Nord, du Saguenay-Lac-Saint-Jean jusqu’en Abitibi et à la Baie-James. En Estrie, il s’agit vraiment de causes humaines, comme les feux de camp ou les mégots mal éteints», conclut l’agente à la prévention et aux communications.