La verdure urbaine en légère baisse à Granby

ENVIRONNEMENT. Granby, ville verte. Une affirmation souvent accolée à la cité de plus 70 000 habitants en raison de l’omniprésence des espaces verts et des boisés d’est en ouest et du nord au sud. Or, la verdure urbaine connaît un léger recul depuis une vingtaine d’années, selon un dernier recensement réalisée par Statistique Canada.

L’expression «verdure urbaine» permet d’évaluer un paysage urbain par son état et sa santé. La végétation a de nombreux bienfaits pour une municipalité. Elle peut aider à assainir l’air, diminuer la température estivale, contrôler le débit d’eau et fournir un habitat aux mammifères, aux insectes et aux oiseaux du territoire, écrit l’organisme fédéral dans son document.

La décroissance de la canopée urbaine n’est pas un phénomène propre aux municipalités québécoises. D’après le rapport Recensement de l’environnement: verdure urbaine, 2023 de Statistique Canada, la chute de l’indice de végétation est réelle au pays passant de 82,3 % en 2000 à 74,5 % en 2023.

L’étude basée sur les données des années 20002004 et 20192023 révèle que la portion d’espaces verts à Granby a reculé à peine de 1,42 %, passant de 94,14 % à 92,72 %. Parmi les communautés «moyens centres de population» examinées, Granby fait cependant bonne figure au chapitre la protection de la canopée forestière tout comme -Victoriaville (-4,7 %). La perte de verdure est beaucoup plus importante dans certaines localités comme -Rimouski (-15,4 %), -Saint-Jean–sur-Richelieu (13,8 %), Drummondville (-8,42 %) et Saint-Hyacinthe (-7,12 %) d’après les chiffres rendus publics en novembre dernier.

«Dans l’ensemble, la tendance à long terme en matière de verdure urbaine au Canada a diminué de 2000 à 2023. Cette tendance est en partie attribuable à la croissance continue des zones habitées à la périphérie des villes canadiennes», soutient Statistique Canada.

Au Canada, la diminution de la végétation a été principalement recensée dans les grands centres urbains. À Montréal, pour les deux périodes d’analyse, la métropole a vu son indice de verdure diminué de 9 % (de 78,5 % à 69,5 %). La comparaison des cinq dernières (2019 à 2023) à la période de référence (2000 à 2004) démontre que la verdure urbaine moyenne a fléchi de 7,8 points de pourcentage à l’échelle nationale.

Statistique Canada compile ses données pancanadiennes à partir d’images captées par satellite entre le mois de juin et d’août dans plus de 1000 villes au pays.

En faire plus

Pour le président des Ami.e.s des boisés de Granby, Patrick Parent, l’infime déclin de la verdure urbaine à Granby n’a rien d’étonnant.

«Durant l’époque du maire Goulet, il s’est fait de bonnes choses comme le boisé Miner qui est devenu une réserve protégée. Dans le temps du maire Bonin, c’était plus du développement. La protection des milieux naturels, ce n’était pas trop son fort. Les priorités étaient ailleurs», déclare le porte-parole des Ami.e.s. «Le boisé Providence n’existe plus. Je n’ai vu aucun parc se créer, aucun milieu naturel se créer», ajoute-t-il.

Patrick Parent n’est cependant pas prêt à lancer la pierre à l’actuel conseil municipal en matière de protection des milieux naturels qui, dit-il, a posé un geste significatif dès son entrée en poste. Le président des Ami.e.s fait ainsi référence à la préservation à tout jamais de plus 2,3 millions de pieds carrés des terres Chasco situées long de la route Jean-Lapierre annoncée en février 2022 par la Ville de Granby.

Mais depuis cette annonce, M. Parent soutient être resté sur son appétit. «La plus belle joke en 2023, c’est le prix du budget participatif en environnement remporté par Stéphane -Pollender (…). Les citoyens de Granby ont payé des taxes pour développer la rue Bousquet et des terrains industriels puis on va repayer pour replanter des arbres parce que la job de planification a été mal faite. Je trouve ça ridicule.»

Rappelons qu’en novembre dernier, dans le cadre du budget participatif en environnement, le projet «Entretien et reboisement de zones tampons» soumis par M. Pollender a reçu une somme de 30 000 $ pour sa réalisation. Le projet consistera à revégétaliser deux bandes boisées qui séparent un secteur résidentiel et industriel.Avec la collaboration de Mégan Champagne.