Le chantier de l’eau à Waterloo

INFRASTRUCTURES. Alors que la présence de substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (PFAS) dans l’un des trois puits de la municipalité (puits Taylor) avait suscité une vague d’inquiétude parmi les citoyens, le maire Jean-Marie Lachapelle a fait savoir que la Ville attend toujours les résultats finaux des tests du réseau d’aqueduc afin de prendre la meilleure décision: restaurer l’usine de filtration ou trouver une autre source d’eau.

Une concentration de 7 nanogrammes de PFOS a été relevée dans le puits Taylor, un chiffre au-delà des valeurs réglementaires proposées pour le PFOS et le PFOA, fixées à 4 ng/l. Le dernier ajout au réseau de puits, Allen 3 (tout comme le puits Allen 2), se veut rassurant quant aux taux de perfluorés, actuellement en conformité avec les normes en vigueur. Toutefois, les autorités locales expriment la volonté d’aller au-delà des normes actuelles, cherchant à atteindre des niveaux plus bas pour garantir la qualité de l’eau à long terme.

Des échantillons d’eau sont actuellement prélevés dans les trois puits, à la sortie de l’usine de filtration, et dans la rivière Yamaska, qui jouxte le puits Taylor, pour des analyses plus poussées. «Lorsqu’on a discuté avec Sébastien Sauvé et Benoit Barbeau, de Polytechnique Montréal, ils nous ont suggéré soit de trouver un autre puits en amont du puits Taylor, ou de refaire l’usine de filtration des eaux de Waterloo. Aussitôt que nous aurons les résultats, nous déciderons quoi faire», a indiqué le maire de Waterloo.

L’origine de la nappe phréatique, qui dessert entre autres le puits contaminé, est une ancienne rivière directement reliée au lac Waterloo. Les autorités affirment que même si une nouvelle source d’eau est envisagée, elle puisera toujours dans la même nappe phréatique, considérée comme le seul endroit avec un débit constant. «Si nous allons de l’avant avec une nouvelle source d’eau, cela sera probablement en amont du puits Taylor, mais cela dépendra aussi de l’étude géologique que nous pourrons réaliser par la suite», a mentionné M. Lachapelle.

Par ailleurs, il y a quelques années, la Municipalité a identifié des traces de trichloréthylène (TCE) dans l’eau, conduisant à des ajustements à l’usine de filtration. Cependant, la question sur la façon de traiter l’eau demeure délicate, avec des solutions potentielles telles que le traitement des PFAS par charbon ou osmose inverse. À noter que le puits Taylor (puits de surface), autrefois le principal fournisseur d’eau pour la ville, ne représente désormais que 30 % de l’approvisionnement total, tandis que les puits Allen 2 et 3 (puits de forage) couvrent les 70 % restants.

Des études et des réparations

Les préoccupations concernant l’approvisionnement en eau à Waterloo ne datent pas d’aujourd’hui. Avant la problématique des PFAS, la Ville avait déjà entamé des démarches pour mener une étude approfondie sur la capacité hydraulique et résiduelle de l’usine de filtration, visant à anticiper les besoins pour les développements futurs à Waterloo. «Présentement, il y a assez d’eau pour les propriétés déjà présentes, et certains développements. Mais il y a plusieurs autres propriétés qui vont être construites à Waterloo, et nous voulons nous assurer d’être capables de leur fournir de l’eau», a indiqué le maire.

Le poste de pompage Fulford, responsable du pompage des égouts vers l’usine d’épuration, est également sous examen. Les autorités cherchent à évaluer sa capacité à répondre aux besoins croissants de la ville et à déterminer s’il nécessite des améliorations.

Enfin, la question des fuites au réservoir des Érables, existant depuis plusieurs années, est en cours de résolution. Une entreprise a été identifiée pour mener des inspections approfondies et réparer ces fuites. «Les fuites sont apparues peu de temps après la construction et la mise en service du réservoir. Nous cherchions des personnes pour réparer cela depuis quelques années, mais même le fabricant ne semble plus exister. Finalement, nous avons trouvé une entreprise pour les travaux. Les responsables vont d’abord faire une inspection, mais selon eux, ils ont les capacités de réparer ces fuites», a conclu M. Lachapelle.