Le récent budget sert les intérêts de Justin Trudeau, selon la bloquiste Andréanne Larouche

POLITIQUE. Andréanne Larouche, députée de Shefford, a dénoncé vivement le récent budget fédéral, affirmant qu’il sert avant tout les intérêts électoraux de Justin Trudeau au détriment des citoyens québécois. Aux côtés d’Yves-François Blanchet, chef du Bloc Québécois, elle a pointé du doigt les nombreuses ingérences dans les compétences provinciales inscrites dans ce budget, prédisant des conflits juridictionnels et des retards dans la prestation de services.

Le chef du Bloc Québécois a souligné que ce budget ne répond pas aux attentes du Québec et des Canadiens, mais semble plutôt être un outil pour maintenir Justin Trudeau au pouvoir avec le soutien du NPD et pour préparer le terrain pour les élections de 2025. « L’exercice ne répond pas aux attentes du Bloc Québécois sur le soutien des aînés, le droit de retrait du Québec des ingérences, le logement, le remboursement de la facture pour les demandeurs d’asile et la fin du culte voué au pétrole : aucune n’a été respectée. Le Québec sera contre, donc le Bloc Québécois sera contre », a déclaré Yves-François Blanchet.

Le Bloc Québécois a également critiqué les multiples intrusions du gouvernement fédéral dans les compétences provinciales, qui risquent d’entraîner des conflits juridictionnels et de ralentir la prestation des services aux citoyens, selon les membres de la formation bloquiste. Parmi ces ingérences, on compte l’imposition de priorités en matière de logement, de conditions pour l’octroi de fonds d’infrastructures, le financement de programmes de santé et l’annonce de normes pancanadiennes en soins de longue durée.

« On jurerait un budget provincial. Or, pendant que les libéraux jouent aux apprentis-sorciers dans les champs de compétence du Québec, on est en droit de se demander qui s’occupe des domaines de juridiction fédérale comme la gestion des frontières, la hausse des pensions de vieillesse ou l’assurance-emploi, par exemple. À la lecture du budget, on n’a pas la réponse », a déploré Andréanne Larouche.

Les critiques se sont également concentrées sur le caractère électoraliste du budget, avec la majorité des fonds promis étant alloués après les élections fédérales prévues, ce qui, pour les bloquistes, soulève des doutes sur la sincérité des engagements libéraux. « 97 % du 1,1 milliard consacré à accélérer la construction d’appartements est budgété après l’élection, tout comme 91 % du 1,5 milliard prévu dans le nouveau Fonds pour les infrastructures liées au logement. Il en va de même pour 88 % des sommes promises avec l’assurance médicaments, 88 % du soutien à la recherche et 87,5 % des sommes pour renforcer l’avantage du Canada en intelligence artificielle », ont expliqué les membres du Parti Québécois.

Pour Yves-François Blanchet et Andréanne Larouche, ce budget marque un tournant dans la gouvernance fédérale, avec notamment la fin du fédéralisme. « Plus que jamais, le fédéral s’improvise maître d’œuvre des compétences québécoises, provinciales et municipales. Il utilise son pouvoir de dépenser pour prendre en otage le Québec, les provinces et les municipalités avec l’argent des contribuables », a expliqué Mme Larouche.

« Du  » maître chez nous  » des Québécois, on glisse vers un fédéral  » maître partout « . Nous aurons le choix : laisser le fédéral et la nation voisine dicter d’en haut ses priorités et faire à notre place nos choix de société à même notre argent. Ou choisir d’assumer pleinement notre entière souveraineté », a conclu la députée.