Manifestation monstre à Granby pour le Front commun

SOCIÉTÉ. Les travailleuses et travailleurs des réseaux publics de la région de Granby ont manifesté aujourd’hui pour demander au gouvernement Legault de faire des propositions raisonnables en vue d’aboutir rapidement à un accord visant à améliorer l’accessibilité et la qualité des services publics. La manifestation a réuni des milliers de personnes, à la fois grévistes, citoyennes, citoyens et familles de la région.

Le joyeux convoi a débuté son trajet depuis le Cégep de Granby, traversant la rue Saint-Antoine en direction de l’hôpital, où des centaines d’autres manifestants, issus du milieu de la santé, les attendaient afin de faire front commun face au gouvernement, dans ce qui ressemble au plus important débrayage en Amérique du Nord depuis 1983.

Les représentants syndicaux ont avoué vouloir continuer de faire pression face aux dirigeants, pour que ces derniers leur donnent les moyens de garantir la continuité des services à la population, de soutenir le développement des enfants, de prendre soin des personnes âgées, des malades et des plus vulnérables. Il s’agit également d’une démarche cruciale pour plusieurs femmes, qui constituent plus de 75 % des individus fournissant des services au sein des réseaux publics.

Réunies, la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS représentent un effectif de plus de 420 000 travailleuses et travailleurs au sein de l’État québécois, couvrant les secteurs publics, l’éducation, la santé, les services sociaux et l’enseignement supérieur.

À noter que la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui défend les intérêts d’environ 66 000 enseignants du primaire et du secondaire, a entamé quant à elle, jeudi, une grève générale illimitée.

Ce qu’ils ont dit

« Nos gens sont en colère (…). Vous avez voté à 95% la grève générale illimitée. Il y a des gens de l’extérieur qui me demandent si les travailleurs ont les moyens de faire la grève, je leur dis que je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est que les gens n’ont pas les moyens de retourner à leurs établissements avec les mêmes conditions de travail. » – Denis Beaudin, président du conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie – CSN.

« Aujourd’hui, au Québec, ce sont 600 000 personnes qui sont dans les rues pour revendiquer de meilleures conditions de travail. Parmi ces 600 000 personnes, il y a 400 000 femmes qui tiennent le réseau à bout de bras. Le discours de la CAQ n’a pas de crédibilité, les actions parlent d’elles-mêmes. 30% d’augmentation pour ses députés, des investissements à gauche à droite pour les secteurs privés, de l’argent pour des équipes de hockey, alors que les services publics sont morts au Québec. » – Pascale Leclair-Gingras, vice-présidente Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS National).

« Nos demandes sont simples : de meilleures conditions d’emploi, une protection contre l’inflation et un rattrapage salarial. Ce n’est pas trop demander pour des travailleurs qui touchent le quotidien des Québécois. Même la CAQ considère que ce n’est pas trop demander quand il s’agit d’emploi à prédominance masculine ou quand il s’agit d’eux-mêmes. », Mélanie Cloutier – conseillère syndicale pour le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

« Le Front commun, ce sont 420 000 personnes qui disent au gouvernement que c’est assez. Ce qu’on réclame, c’est d’être respecté dans le travail qu’on fait, qu’on soit reconnu pour notre juste valeur. Ça va avec l’amélioration de nos conditions de travail et aussi avec un salaire respectable. L’éducation et la santé sont la base de la société. » – Marcelle Télémaque – présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation pour les régions Richelieu et Yamaska (CSQ).