Métalux: une histoire familiale à succès en plein essor

AFFAIRES. Située au cœur de Waterloo se trouve une entreprise familiale en pleine expansion. Métalux, fondée par les frères jumeaux Simon et Marc-Antoine Lussier, est bien plus qu’une simple entreprise manufacturière. C’est le fruit d’une vision partagée, d’une détermination inébranlable et d’une passion pour l’innovation.

L’histoire de Métalux commence avec deux frères jumeaux déterminés: Simon et Marc-Antoine Lussier, 26 ans. Originaires de Granby, ces deux entrepreneurs ont uni leurs forces pour créer une entreprise qui allie ingéniosité et savoir-faire. Simon, diplômé en génie mécanique de l’Université de Sherbrooke, et Marc-Antoine, titulaire d’un DES en charpenterie et menuiserie, ont apporté des compétences complémentaires à leur entreprise florissante.

« On a toujours eu la fibre entrepreneuriale, moi et Simon. Déjà à notre adolescence, on réparait des motos dans le garage de nos parents. Ce n’était pas très lucratif, mais ç’a commencé là », s’amuse Marc-Antoine Lussier.

Métalux se spécialise dans la production de revêtement d’acier haut de gamme. Contrairement aux méthodes traditionnelles, le système d’attaches de Métalux est non apparent, offrant ainsi une qualité de finition unique tout en garantissant une étanchéité à long terme. Ce produit, souvent désigné sous le nom de tôle à baguettes ou tôle agrafée, continue de conquérir le marché grâce à sa durabilité et son esthétique.

« Quand on parle de toitures conventionnelles (bardeaux d’asphalte), celles-ci ont une durée de vie qui varie entre 15 et 20 ans. Tandis que le bardeau métallique a une garantie de 40 ans, mais qui peut atteindre facilement une durée de vie de 100 ans », précise Simon Lussier.

Au-delà de son aspect technique et de sa durabilité remarquable, les produits que met en avant Métalux, fabriqués à partir de matériaux recyclés à hauteur de 85 %, incarnent également un certain engagement envers la durabilité environnementale de la part des deux propriétaires. « Je ne peux pas dire que nous sommes carboneutres, mais je serais curieux de calculer combien de volume de bardeaux qu’on sauve des sites d’enfouissement lorsqu’on fait des tôles en métal », indique le diplômé en génie mécanique.

Deux frères en quête

L’aventure de Métalux a débuté avec une simple idée et beaucoup de travail acharné. Alors que Marc-Antoine revenait du travail avec un échantillon d’un matériau de haute qualité utilisé dans un revêtement de toiture, l’étincelle de l’entrepreneuriat s’est rallumée. Ils ont décidé de reproduire ce matériau et de le commercialiser, donnant ainsi naissance à Métalux.

« On a commencé à concevoir et fabriquer notre première machine en 2019. Ensuite, le confinement de la pandémie nous a bien aidés, parce qu’on avait encore accès à notre atelier et on pouvait continuer de fabriquer notre prototype. J’étais à l’université à cette époque, on travaillait sur notre machine durant les soirs et les fins de semaine », soutient Simon Lussier.

La route vers le succès n’a pas été sans embûches. Le premier prototype de leur machine de production a rencontré des défis majeurs, avec des morceaux de tôle qui étaient gondolés, ce qui constituait un défaut visuel important selon les manufacturiers. Qu’à cela ne tienne, les deux frères se retroussent les manches et décident de se tourner vers l’achat d’une machine capable de transformer le produit.

« On a fait un seul projet avec ce fameux prototype. On avait vu qu’il y avait des lacunes importantes, alors on s’est dit qu’on ne pouvait pas commercialiser des produits qu’on fabriquait avec. Ça nous a fait évoluer et même grossir, c’est comme ça que Métalux est  vraiment née », fait savoir Marc-Antoine, également travailleur en construction.

Rendre le service plus accessible

Aujourd’hui, l’entreprise waterloise se prépare à franchir une nouvelle étape de son expansion avec l’introduction d’une ligne de production dédiée à un produit d’entrée de gamme. Cet investissement stratégique de quelque 200 000 $ vise à optimiser l’espace, à diversifier l’offre et à rendre les produits de Métalux accessibles à un plus large public. « Les projections qu’on se fixe, c’est de vendre dix à vingt fois plus que l’autre produit. C’est quelque chose qui est plus à grande échelle, c’est souvent utilisé pour les bâtiments ou tout ce qui nécessite de grosses surfaces », explique Simon, également chargé du développement de l’entreprise.

Les deux frères l’assurent, la qualité du produit est la même, la différence de prix provient de quelques détails techniques, comme l’emballage entre autres. « Le métal provient des mêmes fournisseurs. Ce qui cause la différence de prix, c’est surtout l’épaisseur du métal. Il y a aussi la question de l’emballage (…). Tout ça et quelques autres détails font en sorte que le produit coûte moins cher », justifie Marc-Antoine.

Mais avec la croissance viennent également de nouveaux défis. L’approvisionnement en matières premières, notamment les gigantesques bobines d’acier, reste un enjeu pour l’entreprise, étant donné les grosses sommes et quantités qu’implique chaque commande. « On achète ça directement dans les moulins canadiens, qui font des commandes minimums de 80 000 lb d’acier », détaille Marc-Antoine.

Par ailleurs, dans l’optique d’optimiser leur service et de garantir une satisfaction client maximale, les frères Lussier de Métalux ont récemment fait l’acquisition de leur propre presse hydraulique destinée à la production de moulures de finition. « Avant, on les faisait sous-traiter, et on a eu beaucoup d’erreurs. Ce sont des erreurs qui peuvent sembler banales, comme la couleur ou le nombre de morceaux, mais ce sont de grosses factures et il faut gérer ça après », mentionne Simon.

« Avec cette machine, ça nous permet de répondre plus efficacement à la demande. S’il manque une moulure, on n’est pas obligés d’attendre le fournisseur, on la fait nous-mêmes. Ça nous sauve beaucoup de temps », ajoute son frère.

Le vent dans les voiles

Alors que l’entreprise spécialisée dans le revêtement d’acier continue de prospérer, les frères à sa tête restent humblement ambitieux pour l’avenir de leur entreprise. Leur vision à long terme comprend l’expansion de l’équipe, l’établissement d’un réseau de distribution à travers le Québec et même la construction d’une nouvelle infrastructure pour soutenir leur croissance. « Bien qu’on soit assez ambitieux, on ne veut pas non plus précipiter notre croissance. Souvent, c’est signe d’une gestion déficiente. Si tu grossis trop vite et que t’as des lacunes, tu peux décevoir tes employés et tes clients. Oui, on veut croître, mais on veut éviter tout ça », souhaite Simon.

Pour les frères Lussier, Waterloo n’est pas seulement un endroit où leur entreprise prospère, c’est également un foyer rempli d’opportunités. « Ce sont des investissements importants pour une start-up, c’est pour ça qu’on a fait affaire avec le CAE et la MRC de la Haute-Yamaska. La subvention accordée par la Ville de Waterloo est aussi importante pour nous et pour cette nouvelle ligne de production. On les remercie tous pour leur confiance ».

« On est dans une espèce d’épicentre de l’Estrie. On est proche de Sherbrooke, on est proche des frontières. Il y a beaucoup de développements et de nouvelles maisons, c’est un territoire parfait pour nous. Et il n’y a pas beaucoup de compétitions dans cette zone, étant donné que la majorité est située dans la Rive-Sud ou dans le Centre-du-Québec », conclut Marc-Antoine Lussier.