Présence possible de pylônes électriques sur sa terre agricole: Sylvain Laroche n’y tient pas
AGRICULTURE. «Il y a déjà une autoroute électrique avec une 735 kV et une 120 kV. Je ne vis pas sur une autre planète. Je sais qu’on est en train de décarboner la province et le pays et qu’Hydro-Québec va construire des lignes dans les dix prochaines années.» Ces paroles sont celles de Sylvain Laroche, propriétaire de la Ferme Ruisselet, de Granby. L’agriculteur, qui exploite une production laitière sur le chemin René, redoute tout de même l’arrivée de pylônes sur sa terre qui se trouve sur l’un des tracés étudiés par la société d’État.
Le producteur laitier n’a rien contre le développement de l’hydroélectricité. Le principal intéressé, qui s’est confié au GranbyExpress, n’aurait jamais agité le drapeau si Hydro-Québec avait proposé un tracé sur la longueur de sa propriété parmi les options étudiées. « Être sur la ligne du projet, je ne pourrais rien dire. Le problème que je vois, c’est qu’on fait un méchant détour sur ma terre pour contourner un viaduc.»
Selon Sylvain Laroche, la route empruntée par le tracé ouest B vers sa ferme viserait à plaire au lobby immobilier au détriment du corridor ouest C moins enclin au développement domiciliaire. Le point soulevé par le Granbyen fait d’ailleurs partie des points négatifs du trajet ouest C. Le tracé «présente un apparent conflit d’usage avec objectifs de densification urbaine dans le secteur des routes 112-139», peut-on lire dans la documentation produite par Hydro-Québec.
Tout comme d’autres producteurs l’ont fait en pareilles situations, Sylvain -Laroche s’est tourné vers son syndicat régional de l’Union des producteurs agricoles (UPA) pour tenter d’obtenir des réponses à ses interrogations.
Quatre ou cinq pylônes
Pour l’heure, l’agriculteur ne sait pas trop à quoi s’attendre. Selon lui, quatre ou cinq pylônes pourraient pousser sur sa terre advenant la décision d’Hydro-Québec de choisir le scénario ouest B.
«C’est sûr que ça vient probablement avec un chèque. C’est juste que je ne comprends pas pourquoi cette nouvelle ligne pourrait passer chez nous alors que ça passe déjà ailleurs. Je comprends que l’électricité doit circuler, mais n’y aurait-il pas moyen de regrouper les lignes dans le même coin», se demande le producteur laitier.
Outre le débarquement de pylônes, -Sylvain -Laroche craint aussi pour la biodiversité du boisé qui recouvre une portion de sa terre. Pour l’agriculteur, un tracé sélectionné rime avec coupe d’arbres sur quelques dizaines de mètres afin de permettre le passage de la nouvelle ligne électrique.
«J’ai reçu toutes sortes de prix pour la protection de la biodiversité et pour avoir planté des haies -brise-vent. C’est un coup d’épée dans l’eau si demain matin Hydro-Québec débarque avec leurs gros camions pesants dans mes champs.»
Bien qu’Hydro-Québec et l’UPA aient apposé leur signature au bas d’une entente sur le passage des lignes de transport, le Granbyen se désole de voir que le monde agricole pourrait encore écoper. «C’est facile de passer en zone agricole. On cultive en dessous (des pylônes), la mauvaise herbe ne pousse pas et l’entretien est fait», Ironise-t-il.