Projet de ligne 230 kV: des citoyens de Granby demandent des comptes aux élus

MUNICIPAL. Des citoyens, qui se sont présentés à l’assemblée du conseil municipal de Granby, lundi soir, n’ont pas caché leur tourment face aux tracés proposés par Hydro-Québec à la hauteur des routes 112 et 139.

D’emblée, les citoyens, qui ont saisi le micro lors des deux périodes de questions, ont dit comprendre les intentions d’Hydro-Québec d’aller de l’avant avec ce projet afin de répondre aux besoins énergétiques de demain. Or, tout comme certains d’entre eux l’ont évoqué la semaine dernière lors de la consultation publique animée par la société d’État, ils appréhendent un bouleversement du milieu agricole sur le chemin René dans l’éventualité où le tracé le plus à l’ouest serait privilégié. Ces derniers souhaitent plutôt l’option du tracé C qui ferait passer la nouvelle ligne de transport non loin d’une ligne existante. Mais au coeur de l’affaire, un projet immobilier en préparation à l’angle des routes 112-139. Selon les plans préliminaires d’Hydro-Québec, le parcours C se trouverait dans les parages de la future zone résidentielle.

Dans leur croisade, les résidents interpellés par le projet de construction de la ligne de 230 Kv ont imploré l’appui des membres du conseil. Du côté des élus, on s’est fait discret puisque le dossier relève de promoteurs privés et d’Hydro-Québec. «Il n’y a pas de position officielle au niveau des élus», a répété la mairesse Julie Bourdon à quelques occasions. «On suit le dossier de près, mais peu importe le tracé, on sait qu’il va y avoir des impondérables pour la Ville de Granby.»

Questionnée par Guillaume Brouillard sur l’avancement des émissions de permis pour ledit projet immobilier, la mairesse a mentionné que les seules autorisations accordées concernaient les terrains au nord de la route 112.

Fernande Ouellet, a, pour sa part, réclamé au conseil municipal de se positionner favorablement pour le tracé C. «Est-ce que la Ville de Granby est prête à respecter la volonté des citoyens en demandant aux promoteurs de modifier leur projet pour laisser le passage à Hydro-Québec?», a-t-elle sommé. Une demande qui est toutefois tombée à plat, car les terrains n’appartiennent pas à la Ville et que cette responsabilité revient aux promoteurs, a évoqué la mairesse Bourdon.

«On vous demande de nous protéger», a plaidé Gaétane Saint-Pierre après avoir invité les élus à tout faire en leur possible pour préserver le milieu agricole qui nourrit la collectivité.

Un appel logé chez Hydro-Québec

Développement énergétique, protection de la zone agricole, densification résidentielle. Bien que le projet de ligne de 230 Kv ne soit pas sous sa juridiction, le conseil municipal a été plus que sollicité au cours des échanges avec les citoyens. De plus, il a été permis d’apprendre qu’Hydro-Québec conviait les Granbyens à s’adresser à la Ville en ce qui trait aux obstacles touchant le développement à l’angle de la 112 et de la 139. Une façon de faire qui a étonné la mairesse Bourdon qui se promettait de lâcher un coup de fil chez Hydro-Québec.

«J’ai bien entendu les commentaires des citoyennes et des citoyennes. J’aurai une discussion avec Hydro-Québec», a conclu l’élue.