Réduction des GES à Granby: de nouvelles cibles à atteindre d’ici 2030

ENVIRONNEMENT. 17 M$. C’est le montant que consacrera la Ville de Granby dans la mise en application de son plan d’action pour la réduction des émissions des GES (gaz à effet de serre). Si les sommes investies sont importantes, l’objectif à atteindre est tout autant ambitieux: abaisser la production de GES respectivement de 35 % et de 40 % pour les activités citoyennes et municipales d’ici 2030. 

Dévoilé lundi, ce nouveau plan de match en matière de lutte aux GES n’est pas une première annonce du genre pour la Ville. En 2013-2017, une première stratégie de réduction des émissions polluantes avait été mise en place par le précédent conseil municipal avec comme cible de réduire de 2,7 % les GES liés aux activités municipales et de 0,3 % pour les activités communautaires. Deux visées atteintes en 2017, a laissé entendre l’administration municipale.

Dans les dernières années et les derniers mois, différentes mesures ont par ailleurs été prises par la Ville pour accentuer l’atténuation des GES comme le projet de plantation de 7000 arbres (en 2024), le resserrement des règles d’arrosage et la protection de milieux naturels à forte valeur écologique.

Or, malgré les bonnes intentions de la Ville, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour y voir un impact significatif sur l’environnement. Selon une étude réalisée par le Groupe Conseil Carbone pour le compte de l’administration municipale, près de 412 000 tonnes de CO2 ont été produites par la Ville et l’ensemble des citoyens (industries, commerces, institutions, monsieur et madame tout le monde, etc.) en 2019. Un résultat qui se transpose par la production de 6,6 tonnes de CO2 par personne (la moyenne québécoise est de 9,9 tonnes). 

Et comme 2030 est demain matin ou presque, la Ville veut donner un sérieux coup de barre en produisant 40 % de moins de GES à travers ses activités municipales. Pour y arriver, elle compte poser une série de gestes: des bâtiments municipaux chauffés au biogaz au lieu du gaz naturel, l’électrification de sa flotte de véhicules légers et le remplacement graduel des véhicules moins écoénergétiques. Faut-il rappeler qu’à eux seuls, les véhicules municipaux émettent 50 % des émissions de GES.

«L’objectif, c’est de se dire qu’il faut atteindre des cibles, mettre en place des actions et les intégrer dans l’ensemble de nos activités», a indiqué la mairesse de Granby, Julie Bourdon.

Pour les bâtiments municipaux notamment, la Ville vise à recourir au biogaz dans une proportion de 28 % en 2030.

Des gestes chez les citoyens

Dans cette lutte aux GES, la Ville tend inévitablement la main aux citoyens qui font également partie de la solution. Outre une campagne de sensibilisation sur les bienfaits du covoiturage et du transport, d’autres moyens incitatifs seront déployés par la Ville comme la mise en place d’un projet pilote de location de vélos électriques et la subvention pour l’achat d’un arbre.

Et dans l’éventualité où des aides financières provinciales seraient disponibles, entre autres, pour la conversion des systèmes de chauffage au mazout, l’administration municipale pourrait accompagner les gens, a fait savoir la mairesse Bourdon lors du dévoilement du plan de réduction des GES.

«Tout le monde doit apporter sa contribution; si minime soit-elle», a déclaré la conseillère municipale responsable du développement durable et de l’adaptation aux changements climatiques, Catherine Baudin.

Un plan réaliste?

En cinq ans, les GES générés par les activités communautaires et municipales ont régressé de 3  % entre 2013 et 2017 lors de la première mouture du Plan d’action de la Ville. Cette fois, sur une période de huit ans, la Ville veut multiplier ses gains environnementaux de façon exponentielle. 

«Oui, c’est ambitieux, mais c’est important d’aller en ce sens. Avec tous les changements climatiques que l’on a vécus, si l’on veut maintenir une bonne qualité de vie pour nos citoyens, il faut se doter de cibles. Le 40 % est ambitieux, mais il est atteignable», a affirmé la mairesse Bourdon.

En plus des 750 000 $ investis annuellement en environnement, la Ville prévoit se prévaloir des divers programmes gouvernementaux pour réaliser ses projets en lien avec la réduction des GES. Pour cette étape, elle sera appuyée par la firme Groupe Conseil Carbone. «On a déjà plusieurs programmes qui sont existants ici même à la Ville de Granby et ça continue (…). Dans les bonifications, on veut continuer à développer la mobilité active, le transport en commun et le maintien des subventions pour les bornes de recharge», a conclu la mairesse de Granby.