Saint-Joachim-de-Shefford réfléchit à l’avenir de son église

BÂTIMENT. Le conseil municipal de Saint-Joachim-de-Shefford a récemment initié des discussions autour d’un projet de requalification de l’église de la municipalité, érigée en 1933, dans le but de lui donner une nouvelle vie au service de la communauté locale.

Alors qu’aucune décision n’est encore envisagée, la Municipalité a effectué son premier pas dans ce dossier en adoptant une résolution visant à entamer une étude de faisabilité et à explorer les possibilités de financement, notamment par l’entremise du Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ).

Selon le maire de la petite commune, cette démarche a été motivée par la volonté de prévenir la situation où l’église deviendrait un bâtiment abandonné dans la municipalité. «Tant et aussi longtemps qu’on voyait encore une certaine activité dans l’église, on n’a pas insisté. L’automne dernier, nous avons rencontré la Fabrique et on a regardé ce qui pourrait se passer si jamais il y avait un arrêt de service fait par le diocèse», a fait savoir le maire René Beauregard.

«C’est une première démarche que nous avons effectuée. Il y a encore de nombreuses étapes à franchir, mais la première consiste à mandater quelqu’un pour explorer la possibilité d’obtenir du financement et de faire progresser ce projet», -a-t-il ajouté.

Les citoyens ne seront pas ignorés dans ce dossier, en effet, tant la Fabrique que la Municipalité ont l’intention de recueillir les avis des résidents sur l’avenir de l’église, que ce soit en cas d’acquisition ou non. L’état relativement bien entretenu du bâtiment par ses propriétaires a été noté, mais le conseil municipal reconnaît qu’il reste de nombreux aspects inconnus pour prendre une décision. «Cet actif est dans le village, et on veut tout faire pour le maintenir dépendamment des coûts. Il y a beaucoup de choses dont on doit tenir compte comme l’entretien, les assurances, le chauffage, etc. ce sont des éléments inconnus pour nous aujourd’hui, mais pour lesquelles on a besoin de réponses afin d’aller de l’avant», a mentionné le maire.

Un défi de taille

Le Conseil du patrimoine religieux du Québec (CPRQ) offre une lueur d’espoir en matière de financement pour de tels projets. Bien que l’église Saint-Joachim-de-Shefford ait été classée avec une cote E (Faible), selon l’inventaire des lieux de culte du Québec, cela ne devrait pas affecter les chances d’obtenir une subvention de l’incubateur de projets de requalification de lieux de culte excédentaires patrimoniaux.

Le CPRQ évalue les dossiers de l’incubateur à projets de requalification en tenant compte de leur impact structurant, contribution à la vitalité culturelle et communautaire, soutien au tourisme culturel, consolidation ou revitalisation de centres urbains, villages ou secteurs anciens, et amélioration de la qualité de vie locale, entre autres.

Le maire a souligné les défis potentiels associés à la modification d’une église, en particulier dans une municipalité de taille modeste. Selon lui, les coûts, l’entretien et les défis structurels nécessitent une approche réfléchie pour assurer la viabilité financière du projet. «Dans une municipalité comme la nôtre, la modification d’une église est plus limitée compte tenu de la population. Il y a beaucoup de municipalités qui ne pourront pas reprendre ces bâtiments pour les transformer étant donné les coûts rattachés à tout ça. C’est vraiment ça le gros défi des reprises des églises pour les municipalités», a conclu René Beauregard.