Saison des feux de forêt: des risques au mont Shefford?
PRÉVENTION. Alors que la saison des incendies approche à grands pas, les différents services incendies de la région se tiennent sur le qui-vive et surveillent quotidiennement la situation en Estrie, considérée comme à risque, malgré les dernières journées de pluie.
Le Service de sécurité incendie de Shefford (SSIS), comme la plupart des brigades de la province, se fie à l’indice de danger de la SOPFEU, une information accessible sur leur site web et consultée régulièrement par les pompiers pour évaluer le niveau de risque. Lorsque l’indice de danger est élevé, toutes les demandes de permis de brûlage sont suspendues. «Notre objectif est que les citoyens prennent leurs branches, et que soit ils les déchiquètent ou qu’ils aillent les porter à un écocentre près de chez eux. On sait que ce n’est pas possible pour tout le monde, mais on doit retirer tous les permis quand le risque est élevé», précise Luc Couture, directeur du SSIS.
Le Service des incendies de Shefford utilise plusieurs stratégies pour prévenir les incendies. Le retrait des permis de brûlage en période propice aux feux en est une mesure clé. En période de risque élevé, voire extrême, les patrouilleurs des pompiers sillonnent les rues de la municipalité, en collaboration avec les patrouilleurs de la SQ, pour s’assurer que tout va bien. «Notre façon de travailler est la même que pour les parcs nationaux. Lorsque la situation est extrême, seuls des feux dans des installations grillagées sont tolérés», confie M. Couture.
Moins de risque au mont -Shefford
Le mont-Shefford fait également l’objet d’une vigilance particulière. Les pompiers comptent sur la coopération des citoyens pour signaler les feux non contrôlés, notamment sur le site proche de l’ancienne remontée mécanique. «La montagne est un terrain privé, il n’y a aucune permission qui a été donnée par le propriétaire pour faire des feux à ciel ouvert», rappelle-t-il.
Avec un vaste territoire naturel à couvrir, les pompiers de Shefford effectuent également des exercices d’intervention en forêt pour se préparer aux incendies majeurs, bien que la diversité de la végétation rende ces situations moins probables à Shefford. «Il faut comprendre que la montagne de Shefford n’a pas les mêmes climats et végétations que dans le Nord-du-Québec. On a beaucoup de feuillus ici, ce qui fait que les incendies ne sont pas les mêmes qu’ailleurs», explique Luc Couture.
«Ce sont des incendies plus faciles à contrôler. C’est surtout au niveau de la propagation que le danger se situe, surtout avec les résineux. Mais avec les feuillus c’est beaucoup plus long à se propager, ça nous donne une chance de mieux intervenir», ajoute le directeur Couture.
M. Couture conseille aux habitants de mieux protéger leur habitation, surtout à la lumière des avertissements de la SOPFEU. «On peut protéger sa maison en retirant un maximum de résineux autour de la maison, et de laisser une distance de 10 mètres entre les arbres et la maison. Dans le -Nord-du-Québec, ce n’est pas négociable, mais ici, c’est à prévoir quand on plante des arbres, ça peut vraiment aider à limiter la propagation aux maisons», conseille le pompier.
Enfin, pour ceux qui souhaitent allumer un feu en toute sécurité, il recommande toujours d’utiliser une installation grillagée pour éviter que les étincelles ne sortent du foyer et d’avoir un moyen d’extinction à proximité, comme un boyau d’arrosage. «C’est la responsabilité de chacun des citoyens de garder le contrôle sur son incendie», conclut-il.