Un citoyenne dénonce les agissements d’Hydro-Québec

SITUATION. Une vingtaine d’arbres matures bien en vue le long du 9e rang Ouest, à Granby, ont été abattus à la demande d’Hydro-Québec au cours des derniers jours. Une éradication qui a outré une résidente qui habite le coin depuis 25 ans.

Informée l’automne dernier des intentions de la société d’État de procéder au retrait de ces arbres, Jacqueline Lapierre a tenté d’obtenir des réponses à ses interrogations auprès des instances, mais en vain.

«À l’ère de la protection de l’environnement et de la planète, couper des arbres en santé, ça ne fait pas de sens, selon moi. J’ai voulu me renseigner (du côté d’Hydro-Québec) et on m’a dit…vous perdez votre temps », raconte la citoyenne.

Très attachée à ces végétaux, la Granbyenne soutient avoir essayé de mettre la main sur le rapport de l’ingénieur forestier justifiant l’intervention. Une demande qui est restée lettre morte. Des émondeurs mandatés par Hydro-Québec se sont finalement présentés sur place le mois dernier pour abattre les arbres.

«C’est bien beau parler d’environnement, mais quand il s’agit d’agir, c’est autre chose (…). Hydro-Québec, c’est un gros paquebot. Cette société a le droit de faire ce qu’elle veut», s’insurge la citoyenne.

Une coupe autorisée

Afin de prévenir et réduire les pannes sur son réseau, Hydro-Québec procède régulièrement à des travaux de dégagement des fils et des emprises, selon un calendrier préétabli, rappelle Sébastien Martineau, conseiller Relations avec le milieu, Hydro-Québec.

«En période normale, 40 % des pannes sont attribuables à la végétation. Et en période d’événements météo (pluie, vent, neige, verglas), c’est plus 70 % des pannes qui sont reliées directement aux arbres», explique le porte-parole d’Hydro-Québec.

Concernant les travaux sur le 9e rang -Ouest, le représentant de la société d’État a tenu à remettre les pendules. «Si un arbre se trouve sur un terrain d’une propriété privée et que les branches vont sur l’emprise publique, Hydro-Québec a le droit de couper les branches. Si on veut abattre un arbre, on doit absolument avoir l’autorisation du propriétaire du terrain (…). Et dans ce cas-ci, le propriétaire nous a demandé de couper les arbres », déclare Sébastien Martineau.

Reconnu pour sa croissance rapide, l’érable argenté (type d’arbre abattu sur le 9e rang Ouest) n’est pas une essence à mettre en terre à proximité d’un réseau électrique, a fait savoir M. Martineau en entrevue téléphonique.

«Oui, ces arbres étaient en santé. Mais comme ils étaient encore jeunes, ils allaient encore pousser (…). Comme tout réseau d’utilité publique, il faut faire les travaux pour qu’il fonctionne. Il ne faut pas attendre d’avoir des pannes à répétition pour agir», conclut le représentant d’Hydro-Québec.