Un jeune pianiste veut promouvoir la musique classique en région

CULTURE. CULTURE. À seulement 23 ans, Vincent Pollender, jeune pianiste granbyen, n’a rien à envier aux autres prodiges du piano. Le musicien, qui souhaite s’imposer comme une étoile montante dans le monde exigeant de la musique classique, compte par-dessus tout décloisonner cet art et le ramener en région. 

Issu d’une famille orientée vers le sport, Vincent Pollender a rapidement dévié vers la musique, un art qui a captivé son esprit dès son plus jeune âge. «Moi, le sport, ça me tentait moins, c’était vraiment la musique qui m’attirait. Ma mère s’était acheté un piano pour pratiquer un peu, mais finalement c’est moi qui ai pris la place. C’est à partir de ce moment qu’on a commencé à se rendre compte que j’avais une espèce d’oreille musicale», a souligné le pianiste.

Dès l’âge de 6 ans, le Granbyen a commencé à suivre des cours de piano. Son parcours musical s’est poursuivi au secondaire, où il a opté pour un programme d’option musique à l’école secondaire de la -Haute-Ville. Cependant, c’est au cégep qu’il a découvert sa passion pour la composition… et pour l’interprétation. Finalement, c’est à l’Université de Sherbrooke qu’il a pu mélanger la composition et l’interprétation ainsi qu’approfondir ses connaissances sur son instrument.

Actuellement à la maîtrise au Conservatoire de musique de Montréal, le pianiste se trouve immergé dans un environnement qui le pousse à atteindre de nouveaux sommets. «C’est un milieu dans lequel j’apprends vraiment beaucoup et dans lequel on me pousse à des limites que je n’avais jamais atteintes. On m’amène à un niveau professionnel pour que notamment je puisse faire des compétitions internationales, entre autres», a-t-il indiqué.

Pour se démarquer, il n’hésite pas à innover dans sa façon de jouer du piano afin d’avoir le plus de cordes à son arc. Le jeune homme excelle notamment dans l’improvisation, le jeu à une main ou encore dans l’accompagnement. «Le piano est un art expressif. Je transmets beaucoup mes émotions et mes idées par ça, ça fait en sorte que ça crée une certaine proximité avec le public et ça rend les concerts uniques. C’est pour ça aussi que j’essaie de faire plus de place à l’improvisation, ça facilite un peu tout ça.»

Se défaire des préjugés

Malgré les subventions disponibles pour les pianistes, la compétition reste intense, et obtenir des opportunités reste un défi, d’après Vincent Pollender. Cela dit, il ne se décourage pas et continue de pousser ses limites pour espérer un jour participer et remporter une compétition prestigieuse, comme le concours de piano Chopin. «Rares sont les élus, il y a beaucoup plus de concurrents qu’on peut penser et c’est difficile de se démarquer (…). On est des centaines à faire partie de ce réseau et il y a peu d’opportunités, c’est difficile de faire en sorte de rayonner la musique classique et d’amener les gens à l’écouter», a exprimé l’étudiant à la maîtrise.

Cela étant dit, l’un de ses plus grands désirs est d’inciter les gens à découvrir et à vivre la musique classique. Pour y parvenir, Vincent Pollender aspire particulièrement à contribuer à dissiper les préjugés qui entourent la musique classique. Parmi ces idées préconçues, les plus répandues la décrivent comme une forme musicale réservée aux snobs, aux personnes âgées ou aux bourgeois, suggérant qu’elle est déconnectée de notre époque. «La nouvelle génération n’est pas du tout comme ça, ce sont des jeunes comme tout le monde, qui ne sont pas hautains (…). Je crois aussi que les gens pensent que c’est un milieu très rigide et qu’il y a une façon spéciale de se comporter quand on va voir un spectacle de musique classique. Mais il n’en est rien», a expliqué le compositeur-interprète.

Faire évoluer le paysage culturel local

Le talentueux pianiste désire également faire évoluer le paysage culturel de Granby. Il exprime son désir de rendre la salle d’exposition -Boréart multifonctionnelle, offrant ainsi un espace dédié à la musique classique. Il souligne le besoin d’infrastructures adéquates pour accueillir ce genre de spectacle dans la région. «Ça serait très intéressant, parce que ça permettrait de visiter les expositions en place, mais avec de la musique. Dans le milieu, on appelle ça faire de l’art total, c’est de fusionner tous les éléments artistiques pour faire un méga projet. Ça permettrait surtout de faire démarquer Granby.»

Selon l’étudiant en piano, il faut continuer cette collaboration avec la -Ville pour ramener la musique classique en région et bonifier l’offre culturelle. «De plus, on a le festival de la chanson de -Granby. C’est une excellente opportunité pour faire quelque chose, soit un concours de musique ou encore un festival de musiques, dans lequel on valorise tous les genres: jazz, pop, classique (…). C’est sûr que c’est un gros projet, mais tu peux facilement imaginer avoir une scène au parc Terry-Fox, une autre au parc Daniel-Johnson. Je vois grand comme si c’était le festival international de Jazz à Montréal », a conclu le pianiste.