Construction sur la rue Lemieux: un projet qui préoccupe une citoyenne
MUNICIPAL. Une citoyenne habitant le secteur de la rue Lemieux, qui a préféré taire son nom, se dit préoccupée par un projet de construction de 12 logements qui se retrouve non loin d’un milieu humide. Elle ne veut pas que le scénario de la rue de Verchères se répète.
«Je me questionne à savoir comment le constructeur pourra respecter les demandes du Ministère en construisant un immeuble à 12 logements, avec un stationnement pour les résidents sans mettre en péril l’écosystème qui s’y trouve, indique-t-elle. Il serait bien que cette fois-ci, l’histoire ne se répète pas et que les dommages soient prévenus avant le début du chantier.»
Le promoteur Groupe Lobato a fait une demande de permis à la Ville de Granby pour construire ce bâtiment d’habitation de trois étages dans le cadre du prolongement de la rue Lemieux. Et tout a été fait selon les normes. L’écosystème n’est pas en danger, assure l’administration municipale.
«Le promoteur avait eu l’autorisation du ministère de l’Environnement dans ce projet-là, explique le directeur du Service de la planification et de la gestion du territoire, Benoît Carbonneau. On a donné un permis pour la construction du bâtiment. Tout respecte les ententes qui avaient été faites préalablement, ce qui est très différent du projet de la rue Verchères. Là, on n’est pas du tout dans la même situation.»
Les travaux du bâtiment n’ont pas encore débuté, mais la résidente du secteur souhaite que la Ville travaille en prévention et non en réaction puisque c’est «à proximité d’une zone protégée où résident tortues, oiseaux et autres espèces de la faune marécageuse».
«Le promoteur est très conscient de tous les enjeux qui a dans le secteur, insiste M. Carbonneau. On n’a jamais eu de problèmes à date. Ça fait au moins une dizaine d’années que c’est débuté ce projet-là [du prolongement de la rue Lemieux].»
De son côté, le chef inspecteur de la Ville de Granby, Mathieu Lacroix-Goyette, assure que rien ne s’écoule de l’espace de stationnement vers le milieu humide grâce à un système de drainage qui se dirige vers le réseau pluvial.
«Il y a des clôtures pour certains secteurs plus à l’ouest du projet, admet-il. Dans ce coin-là, on n’est pas dans la zone de surveillance de la tortue de bois. Sur ce terrain-là en particulier, il n’y avait pas d’enjeu particulier selon la réglementation. Les travaux se font à l’intérieur d’un terrain balisé avec les implantations qu’on a eues. On n’est pas du tout proche du milieu humide. Il n’y a aucun milieu humide ou zone de protection sur la propriété qui est visée par les travaux.»
Rappelons que le maire de Granby, Pascal Bonin, avait récemment indiqué que la Ville n’allait pas laisser de passe-droit aux promoteurs ou entrepreneurs qui voudraient enfreindre la réglementation avec des actes d’abattage, de dynamitage ou autre.
«Le message qu’on envoie aux développeurs, le message qu’on envoie à la population par […] c’est très simple, c’est qu’on ne les laissera pas passer. Peu importe qui vous êtes, peu importe l’argent que vous avez, peu importe ce que vous voulez […], on va exiger que les lieux soient remis en état et je peux vous dire une chose […] ça va coûter beaucoup plus cher que d’avoir demandé et respecté l’entente qu’on avait initialement.»