Sonomètre: la police de Granby ne va pas de l’avant

MUNICIPAL. Le Code de la sécurité routière permet maintenant aux différents corps policiers du Québec  de mesurer le bruit du silencieux des motos à l’aide d’un sonomètre. De son côté, le Service de police de Granby (SPG) a décidé de ne pas aller de l’avant et continuera plutôt de vérifier sporadiquement les systèmes d’échappement selon la formation de ses policiers.

Contrairement à différents corps policiers, le SPG n’a pas participé au projet pilote du sonomètre déployé en mai 2013 – et qui s’est terminé le 16 mai 2018 –par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) pour mesurer le niveau sonore émis par les systèmes d’échappement des motos et des cyclomoteurs.

«Dans l’application sur le terrain, c’est très compliqué et complexe, commente Guy Rousseau, porte-parole du Service de police de Granby. C’est dans cet ordre d’idée qu’on a opté de poursuivre l’application de l’article 258 du Code de la sécurité route. On est à l’affût de ce qui se fait ailleurs et on ne ferme pas la porte complètement.»

L’article 258 du Code de la sécurité routière prévoit des dispositions pour limiter le bruit émis par les systèmes d’échappement des véhicules. «On a fait le choix de rester avec notre façon de fonctionner, qui est légal et va très bien, fait remarquer M. Rousseau. Tous nos policiers sont formés selon cet article-là pour appliquer la réglementation.»

En 2010, sur le territoire de Granby, il y a eu 667 constats d’infraction pour des motos ou des autos qui étaient non conformes selon les règles du Code de la sécurité routière. En 2018, les statistiques se sont améliorées de manière significative. Au total, le SPG a émis 15 653 constats d’infractions, dont seulement 98  (49 pour les motos, 49 pour les autos) concernaient des silencieux qui ne respectaient pas les normes.

«On est ailleurs, explique le porte-parole du SPG. Aujourd’hui, il n’y a pas de problématique sur les silencieux bruyants.»

Le Service de police de Granby ne prévoit aucune opération majeure quant aux silencieux bruyants. Il s’agit d’une continuité d’application comme dans les années précédentes. «Ce qui est important de savoir, c’est qu’il n’y a pas de barrage systématique comme pour l’alcool, souligne M. Rousseau. Ça ne fait pas partie de notre objectif annuel. Il n’y a pas de mois destiné [à la surveillance des silencieux]. Par contre, [la formation] est dans le coffre d’outils des policiers, qui sont appelés à appliquer le règlement, au besoin, quand ça se présente devant eux.»

Parce que l’utilisation du sonomètre «implique du temps et du personnel» et que le «nombre d’appels est grandissant chaque année», le SPG a décidé de garder la même façon de procéder.

«C’est un choix d’organisation de ne pas utiliser le sonomètre parce que c’est plus complexe, onéreux et compliqué d’embarquer dans ce système-là.»

«La ville ouvre ses portes»

Granby accueillera quelque 300 motocyclistes dans le cadre de la Ride de Filles, qui se déroulera le 13 juillet prochain. Pour la première fois, l’événement pourra s’arrêter dans la ville.

«Pendant des années, j’ai fait des détours pour éviter Granby à cause de sa mauvaise réputation, commente Sylvie Brisebois, fondatrice de l’activité au profit de la Fondation  du cancer du sein du Québec. Jamais je n’aurais pensé qu’on serait les bienvenues à Granby un jour. C’est grandiose, on est rendu loin!»

Comme l’explique Mme Brisebois, la Ride de Filles a permis au cours des dix dernières années d’amener une plus grande présence féminine en moto sur les routes du Québec. Selon elle, «ce qui a aidé [pour venir à Granby, c’est qu’on soit des femmes. Je sais qu’on va avoir un accueil du tonnerre!»

Sylvie Brisebois a cependant un message bien précis pour les motocyclistes. «La ville ouvre ses portes non seulement  à la Ride de Filles, mais à tous les motocyclistes. Ils doivent absolument être courtois. Ils ont la chance de découvrir enfin la ville de Granby.»