Station de compression: Granby dit non à la zone ciblée par Gazoduc TQM

MUNICIPAL. La station de compression que souhaite construire Gazoduc Trans Québec & Maritimes (TQM) à l’est du boulevard Pierre-Laporte afin d’assurer l’approvisionnement en gaz naturel de la Montérégie et de l’Estrie ne pourra pas y voir le jour; le conseil municipal de Granby a officiellement relégué, lundi soir, tout projet du genre à deux zones circonscrites dans son périmètre industriel.

En séance régulière, les élus ont adopté un premier projet de règlement afin de modifier le zonage; celui-ci fera d’ailleurs l’objet d’une séance de consultation publique le 13 février prochain dès 18h30 à l’hôtel de ville.

Cette décision fait suite à un avis de motion donné en ce sens lors de la séance du 17 décembre. En procédant de la sorte, les membres du conseil municipal souhaitaient gagner du temps afin d’obtenir du promoteur des réponses à différentes questions. La zone visée pour ces potentielles installations industrielles avait ainsi été «gelée» pour une première période de 60 jours.

Le maire, Pascal Bonin, s’est fait extrêmement prudent à ce sujet lors de la séance de lundi, se limitant à lire les lignes d’un communiqué émis, à sa demande, par la Ville. Il s’est également fait peu loquace en mêlée de presse après la rencontre, question d’éviter de formuler des commentaires qui pourraient «porter préjudice à la Ville».

«Les dernières discussions avec le promoteur ont démontré tout le sérieux dont l’entreprise fait preuve quant à la gestion des risques et l’atténuation des inconvénients que ce projet représente, mais cela n’élimine toutefois pas les inconvénients que nous subirions du point de vue environnemental ni les contraintes que nous aurions au chapitre du développement urbain futur de notre territoire», a néanmoins fait savoir le premier magistrat dans la communication officielle émise par Granby.

Comme la poursuite du développement domiciliaire de Granby se fera irrémédiablement en direction de l’autoroute, une tendance qui se poursuivra pour les 20 prochaines années, le directeur général de Granby, Michel Pinault, opine dans le même sens.

Celui-ci a fait savoir, également par voie de communiqué, que l’emplacement privilégié par Gazoduc TQM allait à l’encontre des principes de densification urbaine et de protection de milieux naturels mis de l’avant par la Ville.

«La consolidation de l’offre en gaz naturel est certes une bonne chose, mais on ne peut accepter le fait que le site choisi viendrait amoindrir l’attrait d’un secteur de choix et ralentir notre progression démographique», a fait savoir le gestionnaire.

Précisons que l’entreprise avait ciblé, dans le cadre de son projet préliminaire, une zone 200 mètres par 100 mètres située à environ 800 mètres de l’intersection formée par le boulevard Pierre-Laporte et de la rue Bergeron Est.

Quelle suite à prévoir?

Joint récemment par le GranbyExpress, le porte-parole d’Énergir avait précisé que la proximité des lignes de transport de gaz déjà existantes sur le territoire de Granby avait été un critère primordial dans le choix du lieu choisi. «Il y a une fenêtre hydraulique sur laquelle cette station-là doit se construire», avait alors fait savoir David Laureti, conseiller aux communications et aux affaires publiques.

En ce sens, ce dernier avait clairement avancé que la zone industrielle granbyenne n’était pas une terre d’accueil envisageable pour la station de compression. «Si on avait pu l’installer dans un parc industriel dédié à ce genre d’installation-là, c’est évident qu’on l’aurait fait», avait-il alors assuré. M. Laureti avait ainsi confirmé, suite à l’avis de motion entériné le 17 décembre, que la compagnie n’entendait pas modifier ses plans préliminaires pour le moment.

Si le promoteur décidait de changer son fusil d’épaule et d’opter pour le secteur industriel, une nouvelle demande devrait dûment être déposée auprès de l’administration municipale. «Chaque emplacement a ses plus et ses moins, il ne faut pas faire du copier-coller parce qu’ils changent de place. S’ils déposaient dans un autre secteur, on serait dans l’obligation de faire une autre analyse», confirme le maire Bonin, précisant que cette décision revient entièrement à l’entreprise.

Rappelons que le projet de Gazoduc TQM, qui souhaitait débuter les travaux de construction à l’hiver 2021 pour une mise en service à l’automne 2022, a fait l’objet d’une séance d’information publique dédiée aux résidents du secteur concerné en novembre. Une trentaine de personnes avaient pris part à cette rencontre houleuse, faisant valoir leurs vives préoccupations relativement à l’initiative.

Gazoduc TQM n’a pas, à ce jour, spécifié combien de bâtiments étaient projetés dans le cadre de cet ajout d’équipement ni le coût du projet, toujours à un stade préliminaire.