Autre convoi d’aide humanitaire vers la bande de Gaza; Israël élargit ses frappes

RAFAH, Palestine — Des avions militaires israéliens ont frappé différentes cibles à travers la bande de Gaza, dimanche, mais aussi deux aéroports en Syrie et une mosquée en Cisjordanie qui auraient été utilisées par des militants du Hamas et de ses alliés.

Israël a échangé des tirs avec le groupe militant libanais du Hezbollah sur une base quasi quotidienne depuis le début de la guerre, et les tensions montent en flèche en Cisjordanie, un territoire occupé par Israël, où les forces israéliennes ont combattu des militants dans des camps de réfugiés et effectué deux frappes aériennes ces derniers jours.

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a déclaré à ses troupes dans le nord d’Israël que si le Hezbollah lance une guerre contre Israël, la riposte sera «avec une force qu’il ne peut même pas imaginer».

Israël reconnaît rarement les frappes individuelles, mais affirme agir pour empêcher le Hezbollah et d’autres militants d’importer des armes d’Iran, qui soutient le Hamas.

Au Liban, le Hezbollah a annoncé que six combattants avaient été tués samedi, et le chef adjoint du groupe, Cheikh Naim Kassem, a averti qu’Israël paierait un prix élevé s’il envahissait Gaza.

Depuis plusieurs jours, Israël semble sur le point de lancer une offensive terrestre à Gaza dans le cadre de sa réponse à l’attaque meurtrière menée le 7 octobre par le Hamas, qui a coûté la vie à 1400 Israéliens.

Le porte-parole militaire israélien, le contre-amiral Daniel Hagari, a affirmé que le pays avait multiplié les frappes aériennes à travers Gaza pour atteindre certaines cibles afin de réduire le risque pour ses troupes lors de la prochaine étape de la guerre.

Le Hamas a confirmé avoir combattu les forces israéliennes près de Khan Younes, dans le sud de Gaza, et avoir détruit un char et deux tracteurs à chenilles.

Dimanche soir, heure locale, M. Hagari a annoncé qu’un soldat avait été tué et que trois autres avaient été blessés lors d’un raid mené à l’intérieur de Gaza dans le cadre des efforts visant à sauver plus de 200 otages qui ont été enlevés lors de l’attaque du 7 octobre.

Il a indiqué que les soldats avaient été touchés par un missile antichar. Il n’a pas été possible de confirmer dans l’immédiat si les soldats se trouvaient à l’intérieur de la bande de Gaza lorsqu’ils ont été touchés.

L’aide humanitaire arrive au compte-gouttes

Un convoi de 17 camions d’aide humanitaire a été autorisé à entrer dans la bande de Gaza depuis l’Égypte dimanche, selon les médias d’État égyptiens.

Il s’agit de la deuxième cargaison à pouvoir entrer dans le territoire depuis qu’Israël a imposé un siège complet il y a deux semaines. Samedi, 20 camions sont entrés.

Les travailleurs humanitaires en réclament davantage pour faire face à la crise humanitaire croissante à Gaza, où la moitié des 2,3 millions de personnes du territoire ont fui leurs maisons.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies, connu sous l’acronyme OCHA, a indiqué que le convoi de samedi transportait environ 4 % des importations moyennes d’une journée avant la guerre et «une fraction de ce qui est nécessaire après 13 jours de siège complet».

L’armée israélienne a déclaré que la situation humanitaire était «maîtrisée», mais l’OCHA a demandé l’entrée de 100 camions par jour.

Israël a répété ses appels à quitter le nord de Gaza, notamment en larguant des tracts par les airs. On estime que 700 000 personnes ont déjà fui, mais que des centaines de milliers d’autres sont toujours en fuite. Cela augmenterait le risque de pertes civiles massives dans toute offensive terrestre.

Les responsables militaires israéliens affirment que l’infrastructure et le réseau de tunnels souterrains du Hamas sont concentrés dans la ville de Gaza, au nord, et que la prochaine étape de l’offensive comprendra une force sans précédent. Israël veut écraser le Hamas, mais les responsables ont également parlé de créer une zone tampon possible pour empêcher les Palestiniens d’approcher de la frontière.

Les hôpitaux, bondés de patients et de personnes déplacées, manquent de fournitures médicales et de carburant pour les génératrices, forçant les médecins à effectuer des chirurgies avec des aiguilles à coudre, à utiliser du vinaigre comme désinfectant et sans anesthésie.

L’Organisation mondiale de la santé affirme qu’au moins 130 bébés prématurés courent un «risque grave» en raison d’une pénurie de carburant pour les génératrices.

Sept hôpitaux du nord de Gaza ont été contraints de fermer leurs portes en raison des dégâts causés par les frappes, le manque d’électricité et d’approvisionnement ou les ordres d’évacuation israéliens.

Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël pendant la guerre, principalement des civils tués lors de l’attaque initiale du Hamas. Au moins 212 personnes ont été capturées et ramenées à Gaza, y compris des enfants. Deux Américaines ont été libérées vendredi dans ce que le Hamas a qualifié de geste humanitaire.

Plus de 4300 personnes ont été tuées à Gaza, selon le ministère de la Santé palestinien contrôlé par le Hamas. Cela inclut le bilan des morts contesté de l’explosion visant un hôpital.