Entente de principe aux É.-U. entre General Motors et le syndicat des UAW

DÉTROIT — General Motors et le syndicat des «United Auto Workers» (UAW) ont conclu une entente de principe qui pourrait mettre fin à une grève de six semaines dans les usines du constructeur, ont déclaré lundi deux personnes au fait des négociations. 

L’entente de principe suit le modèle établi la semaine dernière avec Ford et en fin de semaine avec Stellantis, le constructeur de marques telles que Fiat et Jeep. 

Lundi également, 8200 travailleurs de Stellantis au Canada, représentés par un autre syndicat, Unifor, ont brièvement débrayé, avant la conclusion d’une entente de principe qui prévoit des augmentations de salaire horaire de base de près de 20 % pour les travailleurs de la production. De leur côté, les employés de General Motors et de Ford en Ontario ont déjà voté en faveur de la ratification d’une convention collective de trois ans.

L’accord avec GM aux États-Unis a été conclu tôt lundi, lors d’une réunion au siège du syndicat à Détroit impliquant le président des UAW, Shawn Fain, la PDG de GM, Mary Barra, et le chef de la fabrication, Gerald Johnson, ont déclaré à l’Associated Press les sources qui ont requis l’anonymat, car elles ne sont pas autorisées à parler publiquement de l’entente. 

L’entente serait d’une durée de quatre ans et huit mois et comprendrait des augmentations de salaire générales de 25 %, plus des indexations au coût de la vie. Au total, l’entente porte l’augmentation de salaire à plus de 30 % sur la durée de la convention collective. 

Le contrat avec GM est similaire à ceux conclus par les deux autres grands constructeurs automobiles nord-américains, Ford et Stellantis, mais il existe quelques différences.

GM aura été le dernier des «grands de l’auto» à conclure un accord; le syndicat avait ajouté samedi une usine lucrative du Tennessee à sa liste de grève, pour augmenter la pression sur le constructeur.

L’UAW avait conclu samedi une entente de principe avec Ford et Stellantis, et le syndicat n’a pas perdu de temps pour frapper GM là où cela fait mal financièrement. Près de 4000 travailleurs syndiqués ont débrayé samedi dans la plus grande usine nord-américaine de GM, à Spring Hill, dans le Tennessee, quelques heures après l’annonce de l’entente avec Stellantis. Les travailleurs de Spring Hill se sont joints aux quelque 14 000 employés de GM déjà en grève dans des usines du Texas, du Michigan et du Missouri.

L’usine de Spring Hill produit les moteurs des véhicules assemblés dans neuf autres usines aussi loin que le Mexique, dont les populaires camionnettes Silverado et Sierra.

Les accords chez Ford et Stellantis aux États-Unis, qui s’appliqueront jusqu’au 30 avril 2028, prévoient une augmentation générale des salaires de 25 % pour les principaux travailleurs des usines d’assemblage, dont une hausse de 11 % aussitôt l’accord ratifié par les membres.

L’accord chez Ford rétablit les ajustements au coût de la vie que l’UAW avait accepté de suspendre en 2009 pendant la «Grande Récession».

Chez Stellantis, les travailleurs reçoivent un salaire indexé au coût de la vie qui porterait les augmentations à un taux composé de 33 %. 

Le syndicat UAW avait lancé un mouvement de grèves ciblées contre les trois constructeurs automobiles le 15 septembre dernier, après l’expiration des conventions collectives. Au plus fort du mouvement, environ 46 000 membres de l’UAW étaient en grève, soit environ le tiers des 146 000 membres du syndicat dans les usines des trois constructeurs.