La présidente de l’Université de Pennsylvanie démissionne

PHILADELPHIE — La présidente de l’Université de Pennsylvanie, Liz Magill, a démissionné samedi en raison des critiques suscitées par son témoignage lors d’une audience du Congrès, où elle n’a pas été en mesure de dire, malgré des questions répétées, que les appels au génocide des Juifs sur le campus violeraient le code de conduite de l’université.

Le départ de Mme Magill, qui en était à sa deuxième année à la présidence, a été annoncé par l’établissement d’enseignement samedi en fin d’après-midi.

Le communiqué précisait que Mme Magill resterait cependant membre titulaire du corps professoral de la faculté de droit. Elle a aussi accepté de conserver son rôle de présidente jusqu’à ce que quelqu’un soit trouvé pour assurer l’intérim.

Mme Magill a été pressée de démissionner dès la fin de son témoignage devant un comité de la Chambre des représentants qui se penche sur l’antisémitisme sur les campus, mardi. Elle a comparu aux côtés des présidents de l’Université Harvard et du MIT.

Les universités de partout aux États-Unis ont été accusées de ne pas avoir protégé les étudiants juifs dans un contexte de craintes croissantes d’antisémitisme dans le monde, dans la foulée de la guerre menée par Israël à Gaza.

Les trois présidents ont été convoqués devant la commission pour répondre à ces accusations, mais leurs réponses largement juridiques ont suscité de nouvelles réactions négatives de la part de leurs opposants.

Un échange en particulier, où la représentante Elise Stefanik a demandé à plusieurs reprises si «appeler au génocide des Juifs» violerait le code de conduite de l’Université de Pennsylvanie, a particulièrement fait controverse.

«Si le discours se transforme en comportement, cela peut être du harcèlement, oui», a répondu Mme Magill. Pressée davantage, elle a ajouté: «C’est une décision qui dépend du contexte.»

Les critiques ont rapidement afflué de la part de la Maison-Blanche, du gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, des membres du Congrès et des donateurs de l’université. L’un des donateurs, Ross Stevens, a menacé de retirer un don de 100 millions $ US en raison de la «position de l’université sur l’antisémitisme sur le campus», à moins que Mme Magill ne soit remplacée.

Au lendemain de son témoignage, Mme Magill a répondu aux critiques, affirmant dans une vidéo qu’elle considérerait un appel au génocide du peuple juif comme du harcèlement ou de l’intimidation et que la politique de l’université devait être «clarifiée et évaluée».

Cet automne, Mme Magill avait été critiquée par certains donateurs et anciens élèves à cause de la gestion par l’université de divers actes présumés d’antisémitisme.

Mme Magill, âgée de 57 ans, était doyenne de la faculté de droit de l’Université de Stanford et administratrice principale de l’Université de Virginie avant que l’Université de Pennsylvanie l’embauche pour devenir sa neuvième présidente, l’année dernière.