Le Japon procède à des arrestations pour des soupçons de corruption aux JO de Tokyo

TOKYO — Un ancien membre du conseil d’administration du comité organisateur des Jeux olympiques de Tokyo et trois personnes d’une entreprise de vêtements qui était un commanditaire surprise des Jeux de 2020 ont été arrêtés pour des soupçons de corruption, mercredi.

Haruyuki Takahashi, 78 ans, ancien cadre de la société de publicité Dentsu, est soupçonné d’avoir reçu des pots-de-vin de l’ancien directeur d’Aoki Holdings Inc. et de deux employés de l’entreprise, a indiqué le bureau du procureur.

Aoki, qui produit des «costumes de recrutement» que les jeunes fraîchement sortis de l’école portent pour les entretiens d’embauche et leurs premiers emplois, a été un choix surprise pour habiller l’équipe olympique japonaise alors d’autres nations avaient sélectionné de grandes marques de mode pour concevoir les tenues de leurs athlètes.

La corruption présumée, totalisant 51 millions de yens (380 000 $US) déposés dans un compte bancaire de la société de Takahashi d’octobre 2017 à mars 2022, serait liée à la commandite des Jeux et à des produits liés aux Jeux olympiques, ont déclaré les procureurs du district de Tokyo.

Bien que la corruption au plus haut niveau parmi les officiels olympiques fasse depuis longtemps l’objet de rumeurs, l’arrestation porte un dur coup aux ambitions olympiques du Japon.

Takahashi a reçu du crédit pour avoir décroché trois milliards de dollars en commandites locales pour les Jeux de Tokyo. Dentsu est un acteur clé dans de nombreux grands événements japonais, y compris les Jeux olympiques. Le Japon poursuit également les Jeux olympiques d’hiver de 2030, à Sapporo.

Aoki a mentionné qu’il examinait toujours la question et n’avait pas de commentaire immédiat. Le Comité olympique japonais n’était pas disponible dans l’immédiat pour commenter.

Les médias japonais ont rapporté que Takahashi avait nié tout acte répréhensible, soulignant qu’il avait été payé pour des services de conseil.

Hironori Aoki, le fondateur d’Aoki âgé de 83 ans, son frère cadet et adjoint de la société Takahisa Aoki, 76 ans, et Katsuhisa Ueda, 40 ans, cadre d’une société du groupe, ont également été arrêtés, ont fait savoir les procureurs. Les paiements douteux ont été effectués plus de 50 fois, ont-ils affirmé.

Les procureurs avaient fait une descente au domicile de Hironori Aoki à Tokyo le mois dernier. Les spéculations laissent croire qu’il pourrait y avoir encore plus d’arrestations. Seiko Hashimoto, un législateur qui était en charge des Jeux olympiques de Tokyo, a promis de coopérer à l’enquête.

Tokyo a accueilli les Jeux de 2020, qui comprenaient les Jeux paralympiques, avec beaucoup de bruit — ainsi que des critiques, en particulier sur les coûts grandissants — à l’été 2021. L’événement a été reporté d’un an et s’est tenu sans vente de billets au public en raison de la pandémie de COVID-19.

Ç’a été une déception, car les jeux étaient censés augmenter les revenus du tourisme et mettre en lumière les prouesses du Japon de la même manière que les Jeux olympiques de Tokyo, en 1964.

Le prix officiel des derniers Jeux de Tokyo était de 13 milliards $, provenant principalement de l’argent public. Il s’agissait du double de l’estimation initiale lorsque le Comité international olympique avait attribué l’événement à Tokyo, mais moins que les 25 milliards $ que certains avaient prédits.