Panama: un contrat minier canadien est menacé de révocation à cause de manifestations

PANAMA VILLE — L’Assemblée nationale du Panama a presque adopté une nouvelle loi révoquant un contrat minier controversé accordé à une société minière du Canada dans une région écologiquement vulnérable du Panama.

Le projet de loi a fait l’objet d’un deuxième débat mercredi soir et doit être soumis à un vote final jeudi.

Le Parlement du Panama a convenu en mars d’une prolongation du contrat avec la compagnie First Quantum, basée à Vancouver, et sa filiale locale, Minera Panama. Les manifestations populaires qui ont résulté de cette décision ont cependant déclenché une série de retours en arrière de la part du président, Laurentino Cortizo.

Non seulement le nouveau projet abroge le contrat minier, mais il prolonge aussi le moratoire sur toutes les concessions d’activités minières jusqu’à ce que le Code des ressources minérales du Panama ait été réformé.

Avant que les législateurs ne débattent de cette mesure extraordinaire, le président Cortizo a d’abord proposé un référendum national sur le contrat. Huit poursuites ont été déposées auprès de la Cour suprême du Panama, arguant que cette mesure était inconstitutionnelle.

Le projet minier est plus grand investissement privé de l’histoire du Panama et il génère déjà environ 3 % du Produit intérieur brut (PIB) du pays. Mais l’ampleur des protestations populaires a provoqué des contestations législatives et juridiques, qui ont poussé les actions de First Quantum dans une chute libre de 47 % depuis l’ouverture des marchés à la Bourse de Toronto au début de la présente semaine.

Les critiques ont prévenu que le recours à une nouvelle loi pour révoquer le contrat pourrait exposer le gouvernement à des poursuites judiciaires de la part de Minera Panama. Toutefois, des avocats croient que si la Cour suprême déclarait le contrat inconstitutionnel, il serait annulé sans risque de poursuites judiciaires de plusieurs millions de dollars.

Le contrat permettrait 20 à 40 années supplémentaires d’exploitation minière à ciel ouvert du cuivre sur 13 000 hectares de terres boisées à seulement 120 kilomètres à l’ouest de la capitale, dans l’État de Colon. Les écologistes affirment que la poursuite de l’exploitation minière mettrait en péril l’eau potable et détruirait davantage de forêts.

Au cours des deux dernières décennies, le Panama a perdu environ 8,5 % de sa couverture forestière totale. 

Entreprise citée dans cette dépêche: First Quantum (TSX:FM)