Blaine Higgs exclut le déclenchement d’élections anticipées en 2023

FREDERICTON — Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a déclaré vendredi qu’il n’y aurait pas de scrutin cette année, mettant ainsi fin à des semaines de rumeurs d’élections anticipées, presque un an plus tôt que prévu par la loi. 

Le premier ministre progressiste-conservateur a souvent déclaré qu’il avait besoin d’un nouveau mandat pour calmer le jeu dans un drame politique qui sévit depuis des mois au Nouveau-Brunswick. 

Mais pressé de questions par les journalistes, vendredi matin à l’Assemblée législative, il a mis fin aux spéculations en affirmant qu’il n’y aurait pas de scrutin anticipé cette année. Il a toutefois admis qu’il avait été bien prêt, au cours des dernières semaines, à déclencher des élections anticipées. 

Les dernières élections générales au Nouveau-Brunswick ont eu lieu en septembre 2020. La loi sur les élections à date fixe stipule que le prochain scrutin doit donc avoir lieu avant le 21 octobre 2024.

En juin dernier, deux des ministres de M. Higgs ont démissionné, invoquant son style de leadership inflexible et les changements apportés par le gouvernement progressiste-conservateur, majoritaire en Chambre, à la politique de la province sur l’identité de genre dans les écoles.

Six députés conservateurs ont par ailleurs voté avec l’opposition pour demander une évaluation externe du changement de politique, mais M. Higgs a répondu en chassant les dissidents.

En vertu des modifications apportées à la politique 713, les élèves de moins de 16 ans qui explorent leur identité de genre doivent obtenir le consentement de leurs parents avant que les enseignants puissent utiliser leurs prénoms ou pronoms préférés à l’école – un renversement de la pratique précédente.

Des députés progressistes-conservateurs ont réclamé cet été la démission de M. Higgs, mais ils n’ont pas réussi à obtenir une révision de son leadership, et ils ont abandonné leur démarche en août.

Le gouvernement conservateur a survécu à un vote de censure en Chambre la semaine dernière. M. Higgs a alors laissé entendre que la province devrait être prête pour des élections à tout moment. Il a toutefois souligné que les six dissidents conservateurs avaient voté contre l’amendement de censure de l’opposition libérale au discours du Trône du gouvernement.

Lorsqu’on lui a demandé vendredi si des élections anticipées pourraient être déclenchées au printemps 2024, M. Higgs a répondu: «Concentrons-nous simplement sur un gouvernement plus stable et sur des enjeux importants pour notre province».

M. Higgs, qui est premier ministre depuis 2018, a soutenu vendredi que les récents événements n’avaient pas été bons pour la province ou pour son gouvernement majoritaire. «J’ai certainement surmonté certains défis à l’interne au cours des derniers mois, a-t-il dit. C’est de notoriété publique.»

Le premier ministre a estimé vendredi qu’il était temps de «se concentrer à nouveau sur les priorités du gouvernement». Il a mentionné le coût de la vie, les soins de santé et le fait que son gouvernement en est à la dernière année de son mandat.

Lorsqu’on lui a demandé s’il avait retrouvé la stabilité qu’il recherchait, M. Higgs a répondu: «La stabilité est un défi permanent. Est-ce que ça continuera? J’espère que oui».