C.-B.: un totem volé de retour auprès de sa communauté près de 100 ans plus tard

LAXGALTS’AP, B.C. — Le retour d’un totem commémoratif à une communauté éloignée du nord-ouest de la Colombie-Britannique, près de 100 ans après son vol, permet à la nation Nisga’a de retrouver ses anciennes valeurs de respect, contribuant ainsi à tracer une nouvelle voie de réconciliation, a déclaré la présidente de la nation.

Eva Clayton a déclaré que le peuple Nisga’a souhaitait que le retour du mât commémoratif du Royaume-Uni serve d’exemple aux autres nations autochtones, aux autres pays et aux gouvernements pour voir ce que leur travail avec le Musée national d’Écosse a accompli.

«En mettant en lumière ce qui peut se produire lorsque les gens sont traités avec véritable dignité, respect et honorés pour leurs connaissances, c’est une réconciliation», a déclaré Mme Clayton alors que la nation se préparait à accueillir le totem, vendredi.

Celui-ci appartenait à la maison Ni’isjoohl du Ganada, ou clan des grenouilles. La matriarche du clan, Joanna Moody, a mandaté un maître sculpteur en 1860 d’honorer un membre de sa famille, Ts’awit, un guerrier mort en protégeant les siens.

Le poteau en cèdre rouge de 11 mètres a toutefois été pris sans autorisation en 1929 par un ethnographe enquêtant sur la vie dans le village Nisga’a, et vendu un an plus tard au musée en Écosse.

Le « rapatriement » du pôle intervient après un an de discussions entre la nation et le musée. Une délégation composée de membres de la famille et d’autres membres du gouvernement Nisga’a s’est rendue à Édimbourg en août pour superviser son retour, qui comprenait une cérémonie spirituelle pour préparer le mât à son long voyage.

Mme Clayton a déclaré qu’elle s’attend à ce qu’il y ait davantage de célébrations marquant le retour d’autres trésors Nisga’a.

«Cela crée un précédent, et un certain nombre de nos citoyens possèdent diverses pièces d’artefacts dans des musées partout au Canada, voire dans le monde», a-t-elle souligné.

John Giblin, conservateur au Musée national d’Écosse, a déclaré cette semaine dans une entrevue que le transfert du mât commémoratif du musée à la nation Nisga’a était largement soutenu en Écosse.

« Bien sûr, le totem va nous manquer, a-t-il déclaré. Nous sommes toutefois très heureux de pouvoir soutenir le transfert du pôle vers son retour dans la vallée de la Nass, où son importance spirituelle et culturelle est la plus vivement ressentie.»

«Je pense que tout le monde est vraiment derrière ce processus, en voyant le poteau rentrer chez lui pour que les générations futures de la nation Nisga’a puissent en profiter en personne», a-t-il ajouté.

Murray Rankin, ministre des Relations avec les Autochtones et de la Réconciliation de la Colombie-Britannique, affirme que le retour du totem pourrait être un catalyseur qui se propagerait à l’échelle mondiale alors que de plus en plus de pays et d’institutions font face à des demandes de la part des peuples autochtones pour restituer leurs artefacts volés.