Des milliers d’élèves ontariens privés de transport scolaire à la rentrée

OTTAWA — Des milliers de parents d’Ottawa se démènent toujours pour trouver un moyen d’amener leurs enfants à l’école après que de nombreux parcours d’autobus ont été soudainement annulés en raison d’une pénurie de chauffeurs.

Environ 7500 élèves sont touchés par l’annulation de 300 itinéraires par le service d’autobus des conseils scolaires publics et catholiques d’Ottawa, et ce, tout juste avant l’ouverture des écoles cette semaine.

L’école a commencé dans les deux conseils scolaires le 5 septembre et de nombreux parents n’ont été informés que la semaine précédente que le bus de leurs enfants ne passerait pas les prendre. Certains ne l’ont découvert que le premier jour.

La Régie du transport étudiant d’Ottawa (OSTA) a déclaré que l’ouest rural de la ville est parmi les zones les plus durement touchées après le retrait d’une compagnie d’autobus qui devait y exploiter 36 itinéraires.

La directrice générale de l’OSTA, Vicky Kyriaco, a déclaré que l’agence de transport scolaire de la ville ne pourrait chercher des solutions avant une semaine supplémentaire.

«L’important pour nous en ce moment est de nous assurer que notre système habituel est stable avant de commencer à apporter toutes sortes de changements et à modifier notre planification», a-t-elle souligné avant d’ajouter que certains trajets pourraient ne pas être rétablis de toute l’année scolaire.

«Il y a de fortes chances que cela dure des semaines, peut-être des mois, voire toute l’année», a-t-elle laissé entendre, ajoutant que l’OSTA accorderait la priorité au transport des enfants vivant dans des zones rurales.

Mme Kyriaco estime qu’il manque actuellement environ 130 chauffeurs à Ottawa.

Elle a précisé que l’OSTA manquait de chauffeurs depuis plusieurs années, ce qui s’est accéléré en raison de la pandémie et d’un marché du travail très concurrentiel.

Lorsque la COVID-19 a frappé, l’organisation a constaté une forte baisse du nombre de retraités s’inscrivant pour prendre le volant, un problème qu’elle n’avait pas prévu. La pénurie de main-d’œuvre qui a fait son apparition après la pandémie a également aggravé la situation.

«Il y a tellement d’emplois disponibles que le métier de chauffeur de bus est en concurrence avec de très nombreux autres emplois», a relevé Mme Kyriaco.

L’OSTA aimerait payer davantage ses chauffeurs, mais il existe un écart entre le financement qu’elle reçoit du gouvernement provincial et ses coûts de fonctionnement. 

Mme Kyriaco a indiqué que le budget de l’OSTA était inférieur de 6,5 millions $ par rapport à l’année dernière et que le ministère des Transports souhaite que 20 millions $ supplémentaires soient retranchés de son budget au cours des quatre prochaines années.

«Sur la base d’un budget d’environ 74 millions $, comment supprimer 20 millions $ sans supprimer le service? Cela ne fonctionne tout simplement pas», a déploré Mme Kyriaco.

La pénurie de chauffeurs d’autobus scolaires n’est pas unique à Ottawa. Les écoles de l’Alberta, de Sudbury et de Toronto signalent toutes des problèmes.