Fin du port obligatoire du masque samedi: Dubé fait confiance aux Québécois

MONTRÉAL — Christian Dubé fait confiance aux comportements des Québécois qui pourront laisser tomber leur masque dans les espaces publics dès samedi. Le ministre de la Santé et des Services sociaux réitère néanmoins l’importance de respecter ceux qui voudront le conserver. 

Le port du couvre-visage ne sera plus obligatoire dans les endroits publics du Québec à compter de 00 h 01, sauf dans les transports en commun et les endroits où l’on donne des soins, tels les hôpitaux, les CHSLD et les cliniques médicales.

La décision a été annoncée le 4 mai dernier par le directeur national de santé publique par intérim, le docteur Luc Boileau.

Le docteur Boileau a précisé que l’obligation du port du masque sera aussi levée dans les centres de la petite enfance, les écoles et le transport scolaire à compter de samedi également.

Le ministre Dubé s’est montré optimiste sur la façon dont l’entrée en vigueur de ces nouveaux allégements se déroulera. 

«Le docteur Boileau a encore une fois été très clair, on est rendu là. Je pense que c’est une très, très bonne nouvelle qu’on soit capable de passer à cette étape-là», a-t-il commenté lors du dévoilement d’une nouvelle stratégie de prévention du suicide, à Montréal, vendredi matin. 

M. Dubé a répété son souhait que le retrait de cette mesure se fasse dans le respect des personnes qui choisiront de conserver le masque dans les lieux publics. Lui-même a indiqué qu’il continuera de le porter dans certaines situations. 

«C’est quand même un réflexe qu’on a depuis deux ans, avant de sortir de la voiture pour aller à l’épicerie, par exemple, d’avoir un masque avec nous. C’est normal, il y a une période de transition. Mais je dirais que globalement on fait confiance aux Québécois», a affirmé le ministre. 

«C’est important d’être respectueux à l’égard de comment les gens se sentent par rapport à ça», a-t-il ajouté en anglais. 

Le port du masque demeure recommandé pour les personnes vulnérables, comme celles qui sont âgées ou qui ont des conditions médicales qui les mettent à risque.

D’ailleurs, vendredi, l’Association des patients immunodéficients du Québec (APIQ) a fait part de ses inquiétudes. Elle rappelle que les personnes souffrant de problèmes immunitaires devront continuer à prendre les précautions nécessaires pour éviter le risque de conséquences graves, voire fatales, sur leur santé. Elle demande donc à toute la population de rester accommodante envers ces personnes.

Nouvelle vague à l’horizon

La décision du retrait du port obligatoire du masque a été prise parce que les indicateurs de la COVID-19 sont à la baisse depuis plusieurs jours, qu’il s’agisse du nombre de cas, du nombre d’employés de santé qui sont positifs, du nombre d’hospitalisations, de même que des absences des élèves du primaire et du secondaire.

La santé publique québécoise se prépare quand même à l’arrivée d’une septième vague de coronavirus prévisible à l’automne.

La possibilité de réintroduire le port obligatoire du masque dans le cas d’une nouvelle recrudescence des cas n’est pas pour le moment envisagée, a spécifié M. Dubé. 

«Je pense qu’on est ailleurs en termes de protection. Les variants ont changé, notre connaissance de tous les facteurs qui contribuent à la contamination font que si c’était nécessaire de le recommander, je pense que ce serait la bonne chose à faire. Mais on n’est pas là en ce moment», a-t-il déclaré. 

Le docteur Jean Longtin, microbiologiste-infectiologue au CHU de Québec-Université Laval, a récemment fait valoir que le Québec n’était pas à l’abri d’un nouveau variant et que la santé publique devra alors se poser les mêmes questions que pour les vagues précédentes, à propos de l’efficacité vaccinale et de l’immunité naturelle. Il s’attend à ce qu’une autre campagne de vaccination soit requise à ce moment. 

Luc Boileau a affirmé que le Québec fera tout pour éviter une réintroduction des mesures sanitaires coercitives. Il prévoit que les gens vont spontanément avoir des réflexes de protection s’il devait y avoir des situations qui l’exigeraient.