Financement de la recherche: une délégation de l’Union européenne visitera le Canada

OTTAWA — Les plus hauts dirigeants de l’Union européenne devraient se rendre au Canada cette année, notamment pour discuter de la possibilité qu’Ottawa se joigne à un important pacte de financement de la recherche.

«Nous espérons que le sommet aura lieu cette année», a déclaré vendredi l’ambassadrice de l’UE au Canada, Melita Gabric.

Tous les deux ans, Bruxelles et Ottawa organisent des sommets de leurs dirigeants dans le cadre d’un accord signé en 2017 parallèlement à un accord commercial majeur. Jusqu’à présent, ces sommets ont impliqué le premier ministre canadien et les deux plus hauts dirigeants du bloc de 27 pays.

Mme Gabric a déclaré que la planification détaillée de la visite n’a pas encore commencé, mais elle s’attend à ce que les deux parties définissent les détails d’un accord que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a signé avec le premier ministre Justin Trudeau en mars.

Cet accord appelait à une plus grande collaboration dans tous les domaines, depuis les véhicules verts jusqu’à la lutte contre la désinformation. L’économie circulaire était au centre des préoccupations, notamment en recyclant les composants des batteries pour se rapprocher d’une économie nette zéro.

Le sommet impliquerait probablement une visite de Mme von der Leyen et du président du Conseil européen Charles Michel au Canada. La Presse canadienne a demandé plus de précisions à Affaires mondiales Canada sur le calendrier du sommet.

Lors d’une table ronde avec des journalistes d’Ottawa, le commissaire européen au budget et à l’administration, Johannes Hahn, a déclaré que le sommet aidera les deux parties à faire le point sur leur soutien à l’Ukraine. Il pourrait également poursuivre les négociations pour que le Canada rejoigne éventuellement un programme de recherche scientifique de plus de 100 milliards $ appelé Horizon Europe.

Le programme a vu des pays comme la Nouvelle-Zélande et Israël s’inscrire à des projets de recherche partiellement financés par l’UE, portant sur des thèmes tels que l’industrie numérique, les soins de santé et l’innovation climatique.

Ottawa et Bruxelles ont entamé des négociations sur l’adhésion du Canada au programme en novembre dernier, avec l’objectif initial de signer un accord au printemps qui serait entré en vigueur cette année civile.

Parallèlement, M. Hahn, dont le travail est équivalent à celui de président du Conseil du Trésor du Canada, a déclaré que l’Europe souhaitait collaborer davantage avec le Canada sur les questions réglementaires, fiscales et politiques.

Il a également fait valoir qu’une plus grande pression en faveur d’un engagement multilatéral peut aider les deux régions à s’engager avec d’autres, comme l’Afrique, sur des questions allant du commerce et des investissements dans les infrastructures au changement climatique.

«Si nous ne travaillons pas et ne vivons pas dans un monde basé sur les accords et les contrats attendus, nous pourrions être confrontés à des difficultés à l’avenir», a déclaré M. Hahn.

Celui-ci était en visite au Canada cette semaine pour attirer des investissements dans le programme de l’Union européenne pour une reprise verte après la pandémie de COVID-19 et pour inciter davantage de pays à utiliser l’euro dans les transactions internationales.

M. Hahn aide à superviser Next Generation EU, un plan de relance économique similaire à la loi sur la réduction de l’inflation de Washington. Le financement européen aide de manière disproportionnée les pays les plus pauvres, mais M. Hahn affirme qu’il bénéficiera également aux États plus riches comme l’Allemagne et les Pays-Bas.

Un rapport publié le mois dernier par le Climate Solutions Lab de l’Université Brown de Rhode Island a révélé que les investissements du continent dans l’énergie éolienne ont atteint un sommet depuis un premier boom après que la Russie a intensifié son invasion de l’Ukraine début 2022.

Les chercheurs pensent que les défis réglementaires et les taux d’intérêt élevés pourraient entraver le virage vert.

Mme Gabric et M. Hahn ont tous deux déclaré que l’Europe se tournait vers le Canada pour l’hydrogène à moyen terme, mais chacun a déclaré qu’il n’était pas réalisable d’exporter du gaz naturel liquéfié à partir du Canada, car il faudrait des années pour établir une capacité d’exportation sur la côte Est du Canada.