François Legault poursuit les efforts vers l’autonomie alimentaire du Québec

SAINTE-SOPHIE, Qc — Québec continue de faire croître l’autonomie alimentaire, cette fois avec des investissements de 175 millions $ sur cinq ans tels qu’annoncés dans le dernier budget.

Le premier ministre François Legault n’a pas caché que la pandémie lui avait fait pur en matière d’alimentation. «Je me rappelle très bien avoir été inquiet en 2020 quand les frontières se sont fermées», a-t-il confié, lundi, en conférence de presse dans les immenses serres Savoura de Sainte-Sophie, dans les Laurentides.

Rappelant qu’au Québec, «à peu près la moitié de ce qu’on mange vient d’ailleurs, j’avais un stress énorme de me demander: si les frontières restent fermées longtemps, est-ce qu’on va être capables de nourrir les Québécois?»

«Il y a urgence»

«Il y a, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité, une urgence de s’assurer qu’on produise plus au Québec», a-t-il expliqué.

De la somme de 175 millions $, la part du lion, soit 100 millions $, ira au secteur de la transformation alimentaire, notamment pour des investissements en automatisation et en robotisation, afin d’accroître la productivité dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre. Ensuite, 45 millions $ seront consacrés à la productivité végétale et le dernier 30 millions $ ira à la production en serre.

La présence du premier ministre à Sainte-Sophie visait également à souligner l’inauguration du nouveau complexe des Serres Sagami, érigé au coût de 56 millions $, dont 21 millions $ d’argent public du gouvernement provincial.

Serres: croissance marquée

Le secteur de la production en serre est en pleine croissance au Québec. La superficie est passée, de 2020 à aujourd’hui, de 123 hectares à 190 hectares, une augmentation de 55 %, mais le volume de production, lui, a augmenté de 85 % sur la même période. 

Aux côtés du premier ministre, le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, n’était pas peu fier de dire que le Québec est autonome à 100 % dans la laitue, à près de 90 % dans les tomates et les concombres et que les productions d’aubergines et de poivrons étaient en forte hausse.

Évidemment, une fermeture complète des frontières qui bloquerait même les aliments – ce qui ne s’est jamais produit durant la pandémie – aurait un impact majeur dans nos assiettes, mais ne serait pas une menace, a soutenu le premier ministre. «Tout le monde mangerait, mais on ne mangerait peut-être pas de façon aussi diversifiée qu’on mange actuellement», a-t-il avancé.