Le comité en N.-É. suivant la réponse à l’enquête sur la fusillade a besoin du public

HALIFAX — La présidente du comité indépendant chargé de superviser la réponse des gouvernements et de la GRC à l’enquête sur la fusillade de masse en Nouvelle-Écosse affirme que le public jouera un rôle clé pour garantir que les recommandations de l’enquête ne prennent pas la poussière.

Linda Lee Oland, présidente du comité de suivi des progrès, a déclaré jeudi lors d’une conférence de presse que le groupe composé de 16 membres n’avait pas de «bâton» pour forcer la Gendarmerie royale du Canada et les représentants du gouvernement à faire ce qu’il fallait.

La juge à la retraite de la Nouvelle-Écosse affirme plutôt que les rapports annuels du comité fourniront au public un point de référence pour mesurer les progrès réalisés.

Mme Oland a souligné que le comité n’est pas chargé de mettre en œuvre les recommandations, mais seulement de les surveiller et de rendre des comptes.

«Lorsque nous rendrons compte des progrès réalisés, le public le saura et réagira», a affirmé Mme Oland, qui a été nommée à la tête du comité en mai.

Le comité, nommé par les gouvernements fédéral et de la Nouvelle-Écosse, s’est récemment réuni pour la première fois, tenant deux jours de discussions parfois très émotives, a-t-elle déclaré. Le comité comprend des membres des familles des victimes, des représentants de la communauté, des représentants de la GRC et du gouvernement, et ils ont accès à un conseiller en traumatologie et à une salle de repos lorsqu’ils se réunissent.

«Nous savons tous que ce qui s’est passé dans cette province en avril 2020 a été une tragédie incompréhensible et fulgurante, a déclaré Mme Oland. Nous avons perdu tellement de gens.»

Au total, l’enquête publique fédérale-provinciale – officiellement connue sous le nom de Commission des pertes massives – a fait 130 recommandations en mars, la plupart visant à améliorer la sécurité publique, à réformer la police nationale et à s’attaquer aux causes profondes de la violence fondée sur le genre.

Le rapport de 3000 pages de la commission conclut que la GRC était mal outillée pour faire face à un homme armé déguisé en gendarme et conduisant une réplique d’une voiture de police lorsqu’il a abattu 22 personnes au cours d’un déchaînement de 13 heures les 18 et 19 avril 2020. Il s’agit de la pire fusillade de masse de l’histoire moderne du Canada.

Jeudi, Mme Oland a reconnu que les enquêtes publiques précédentes n’avaient pas réussi à apporter des changements substantiels au sein de la GRC.

«Tout le monde est bien conscient… de ce qui s’est produit, a-t-elle déclaré. Il y a un fort désir autour de la table… que des mesures soient prises.»

Lors d’une audience en septembre 2022, l’enquête a entendu un ancien commissaire adjoint de la GRC qui a déclaré que la police avait l’habitude d’ignorer les appels au changement. Cal Corley a déclaré que la GRC a longtemps résisté aux conseils extérieurs en raison de sa culture paramilitaire profondément enracinée, du manque de points de vue divers et du manque de ce qu’il a appelé un «leadership transformationnel».

L’ancien haut responsable de la GRC a cité une étude de 2017 qui comprenait une liste de 41 pages de recommandations de changement qui, selon lui, ont été largement ignorées par la GRC.

Le comité, qui comprend des proches de deux victimes, a déjà entendu des présentations de la GRC et de représentants du gouvernement, qui ont insisté sur le fait que des progrès avaient déjà été réalisés sur plusieurs recommandations.

«Ce que le comité a constaté, c’est un engagement à agir», a déclaré Mme Oland, ajoutant que les membres des familles des victimes «aspirent à ce que quelque chose de bon ressorte de ce qui s’est passé en Nouvelle-Écosse».

La prochaine réunion du comité est prévue pour le 11 décembre. Ses délibérations se déroulent à huis clos et il ne devrait pas se réunir plus de quatre fois par an.