Les partis du Manitoba promettent des réductions d’impôt et plus de dépenses

WINNIPEG — Les progressistes-conservateurs du Manitoba ont promis vendredi d’augmenter considérablement les crédits d’impôt pour les dons de bienfaisance s’ils sont réélus le 3 octobre.

Il s’agit de la dernière d’une série de promesses impliquant des centaines de millions de dollars de réductions d’impôt ou de nouvelles dépenses de la part des conservateurs et des néo-démocrates de l’opposition, qui affirment tous deux qu’ils peuvent tenir leurs promesses tout en équilibrant le budget et en mettant fin à une longue série de déficits.

«Notre bilan est celui où, lorsque nous avons fixé des objectifs (budgétaires), nous avons généralement atteint ces objectifs ou les avons dépassés», a déclaré vendredi le ministre de la Justice, Kelvin Goertzen, à Steinbach, une ville au sud-est de Winnipeg, où il se présente pour un sixième mandat.

M. Goertzen a déclaré qu’un gouvernement conservateur réélu ferait passer de 10,8 % à 20 % le remboursement de l’impôt provincial sur le revenu pour la première tranche de 200 $ versée à un organisme de bienfaisance enregistré. Le remboursement des contributions supérieures à 200 $ passerait de 17,4 % à 25 %, a-t-il ajouté.

Quatre jours après le début de la campagne électorale, les conservateurs ont déjà promis d’éliminer les droits de mutation immobilière pour les premiers acheteurs de maison, de permettre aux personnes âgées de reporter les impôts fonciers municipaux et de réduire de moitié – graduellement, sur une période de quatre ans – le taux d’imposition appliqué aux tranches d’imposition des revenus les plus bas.

La réduction de l’impôt sur le revenu coûterait à elle seule au Trésor 604 millions $ par an une fois pleinement mise en œuvre, ont indiqué vendredi les conservateurs. Ce montant est presque égal au budget annuel de 612 millions $ de l’ensemble du ministère de l’Agriculture.

Les néo-démocrates ont également promis des réductions d’impôt, notamment une pause temporaire sur la taxe provinciale sur les carburants, qui, à 14 cents le litre, rapporte environ 340 millions $ par an. Le NPD a aussi promis des centaines de millions de dollars de nouvelles dépenses, notamment la réouverture de trois salles d’urgence d’hôpitaux et une stratégie de recrutement de professionnels de la santé.

Vendredi, le chef du NPD, Wab Kinew, a promis d’ouvrir quatre nouveaux centres médicaux familiaux à Winnipeg et un à Brandon. De plus, un gouvernement néo-démocrate aiderait les cliniques médicales existantes à se développer pour offrir une gamme de services médicaux, notamment des travailleurs en santé mentale, des travailleurs sociaux et des pharmaciens, a-t-il ajouté.

«Tous ces experts de la santé seront à votre disposition et travailleront ensemble pour fournir des soins complets qui vous maintiendront en bonne santé», a déclaré M. Kinew.

Le NPD a indiqué que certaines des dépenses proposées concernaient des travaux d’infrastructure ponctuels. Il a précisé que ses promesses seraient financées en partie par l’argent de réserve – un montant mis de côté chaque année pour les dépenses imprévues – que les conservateurs ont inclus dans leur budget du printemps.

Les libéraux, qui disposent de trois sièges à l’Assemblée législative, ont promis 1 milliard $ de nouvelles dépenses, financées en partie par des augmentations d’impôt pour certains salariés et propriétaires fonciers.

Les conservateurs et le NPD ont promis d’équilibrer le budget au cours du prochain mandat et de mettre fin à une série de déficits qui remontent à 2009, à l’exception d’un mince excédent de 5 millions $ en 2019. Cette situation a incité deux agences de notation à abaisser la note du Manitoba en 2017.

La province a vu son déficit budgétaire diminuer au cours des dernières années, aidée en partie par de fortes augmentations des paiements de péréquation du gouvernement fédéral.

Rien que cette année, la péréquation a bondi de 19 % pour atteindre 3,5 milliards $ – un total qui a à peu près doublé depuis l’arrivée au pouvoir des conservateurs en 2016. Le programme est basé sur une formule complexe qui calcule la capacité de chaque province à générer des revenus et donne de l’argent à celles qui ont une capacité fiscale moindre.

Le montant reçu par chaque province peut varier considérablement d’une année à l’autre, et le gouvernement fédéral révise la formule de temps en temps.

M. Goertzen a assuré que les conservateurs publieraient leur programme entièrement chiffré avant les élections du mois prochain. Il a affirmé que les réductions d’impôt stimuleraient l’économie, ce qui générerait davantage de recettes fiscales et compenserait une partie des revenus perdus par les réductions d’impôt.

M. Goertzen a par ailleurs laissé entendre que le déficit de l’année dernière – prévu à 193 millions $ – pourrait être moins important que prévu lorsque les chiffres définitifs de l’audit seront publiés. Cela se produit généralement vers la fin du mois de septembre. «Je pense que vous y verrez également de bonnes nouvelles», a-t-il déclaré.