Les républicains invitent Biden à la barre dans le cadre d’une enquête de destitution

WASHINGTON — Les républicains de la Chambre ont invité jeudi le président Joe Biden à témoigner devant le Congrès dans le cadre de leur enquête de destitution menée sur lui et les affaires commerciales de sa famille.

Le représentant James Comer, président du comité de surveillance de la Chambre, a envoyé une lettre au président démocrate, l’invitant à «expliquer, sous serment» lors d’une audience publique,  son implication dans les entreprises de la famille Biden.

«À la lumière du fossé béant entre vos déclarations publiques et les preuves rassemblées par le Comité, ainsi que de l’obstruction de la Maison-Blanche, il est dans l’intérêt primordial du peuple américain que vous répondiez directement aux questions des membres du Congrès, et je vous invite par la présente à le faire», a écrit le républicain du Kentucky.

Bien qu’il soit hautement improbable que M. Biden accepte de comparaître devant les législateurs dans un tel contexte, M. Comer a souligné des exemples antérieurs de témoignages de présidents devant le Congrès.

«Comme vous le savez, des présidents avant vous ont témoigné devant des commissions du Congrès, y compris le témoignage du président Ford devant la sous-commission sur la justice pénale de la commission judiciaire de la Chambre des représentants en 1974», a poursuivi M. Comer.

Cette invitation survient alors que l’enquête sur M. Biden, qui dure depuis des mois, touche à sa fin et que les républicains sont confrontés à la dure réalité: ils n’ont pas l’appétit politique, au sein de la conférence, pour procéder à une véritable destitution. Néanmoins, les responsables de cette initiative, dont M. Comer, sont soumis à une pression politique croissante pour obtenir des résultats après des mois d’enquête sur la famille Biden et son réseau de transactions commerciales internationales.

Présumé stratagème de trafic d’influence

La Maison-Blanche a exprimé à plusieurs reprises que l’enquête était sans fondement, indiquant aux républicains de «passer à autre chose» et de se concentrer sur les «vrais problèmes» qui affectent les Américains.

«Il s’agit d’un triste coup d’éclat à la fin d’une tentative échouée de destitution», a affirmé la semaine dernière le porte-parole Ian Sams dans un message publié sur les réseaux sociaux.

Le comité a affirmé que les Biden ont exploité leur nom de famille, un présumé stratagème de trafic d’influence auquel les républicains tentent de lier une poignée d’appels téléphoniques ou de dîners entre Joe Biden, lorsqu’il était vice-président ou hors fonction, et Hunter Biden et ses associés commerciaux.

Mais malgré le dévouement d’innombrables ressources au cours de l’année écoulée, en interrogeant des dizaines de témoins, dont le fils du président Hunter Biden et son frère James Biden, les républicains n’ont pas encore produit la moindre preuve démontrant que Joe Biden était directement impliqué ou bénéficiait des entreprises de sa famille alors qu’il occupait ses fonctions publiques.

La recherche du témoignage du président pourrait finalement être l’acte final de l’enquête. 

À la fin de l’année dernière, les républicains qui dirigeaient l’enquête avaient discuté en privé de la tenue d’un vote sur les articles de destitution au cours de la nouvelle année, mais les critiques croissantes au sein de leur parti ont forcé un changement de stratégie. Maintenant, M. Comer envisage d’éventuels renvois criminels de la famille au ministère de la Justice, une décision qui sera en grande partie symbolique et peu susceptible d’être reçue par le ministère.

___ Lisa Mascaro, correspondante du Congrès de l’Associated Press, a contribué à ce rapport.