Main-d’oeuvre: haussez les seuils d’immigration, répètent les associations patronales

À l’approche de la campagne électorale et alors que les difficultés de recrutement de travailleurs perdurent, des associations patronales pressent encore une fois le gouvernement Legault de hausser les seuils d’immigration et de rendre le travail plus intéressant, fiscalement, pour les personnes de 60 ans et plus.

Quatre associations d’employeurs — le Conseil du patronat du Québec, la Fédération des chambres de commerce du Québec, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante et Manufacturiers et exportateurs — ont rencontré les représentants des partis politiques québécois, jeudi, pour leur faire part de leurs préoccupations quant au problème de rareté de main-d’oeuvre. Elles ont ensuite rencontré la presse pour exposer leurs doléances.

«Le problème à la base, c’est le bassin de travailleurs qui n’est pas assez grand», a dit Véronique Proulx, des Manufacturiers et exportateurs.

Critique envers le gouvernement, elle a soutenu que «les manufacturiers se sentent laissés à eux-mêmes» avec leurs problèmes de recrutement de main-d’oeuvre. 

Elle rappelle que les manufacturiers aussi embauchent beaucoup de travailleurs étrangers temporaires, pas seulement le secteur agricole.

Pour Karl Blackburn, du Conseil du patronat du Québec, il est clair que la solution au problème de recrutement passe par la hausse des seuils d’immigration. Il évoque un seuil de 80 000; Mme Proulx parle même de 90 000.

«Ce n’est pas un caprice des employeurs», lance M. Blackburn, qui réfute les reproches d’observateurs qui disent que les employeurs veulent simplement de la main-d’oeuvre à bas salaire.

Il fait valoir qu’il y aura 1,4 million de départs à la retraite d’ici 2026 et qu’il faut trouver le moyen de les combler. «Ça n’a rien à voir avec la pandémie (de la COVID-19). C’est en lien avec notre courbe démographique», soutient M. Blackburn.

Mais il n’y a pas que les seuils d’immigration comme solution aux problèmes de main-d’oeuvre. Il faut aussi trouver le moyen de rendre le travail plus intéressant, au plan fiscal, pour les personnes de 60 ans et plus, ont -ils plaidé.

Même si ces travailleurs ne travaillent qu’un jour ou deux par semaine, cela pourrait donner un coup de main, a fait valoir Charles Milliard, de la Fédération des chambres de commerce du Québec.