Montréal créera plus de parcs et de trottoirs «éponges» pour résister aux pluies

MONTRÉAL — La Ville de Montréal aménagera près de 30 parcs et 400 trottoirs dits «éponges» au cours des deux prochaines années et un projet-pilote de «rue éponge» sera présenté la semaine prochaine, afin d’adapter la ville aux pluies abondantes.

L’administration Plante en a fait l’annonce à quelques heures du début de la conférence internationale «Adaptation Futures» portant sur l’adaptation aux changements climatiques, qui s’amorce mardi au Palais des congrès de Montréal. 

Depuis 2022, la Ville de Montréal dit avoir aménagé sept parcs éponges et 800 trottoirs éponges et selon la mairesse Valérie Plante, ces infrastructures vertes «permettent de soutenir l’équivalent de deux piscines olympiques d’eau».

Les trottoirs éponges sont essentiellement des saillies végétalisées qui absorbent l’eau de pluie. La Ville ajoutera 30 parcs et 400 trottoirs de la sorte en 2024 et 2025 afin de freiner la quantité d’eau qui s’écoule dans les infrastructures d’égout lors des pluies diluviennes.

«Je ne suis pas en train de vous dire que les trottoirs éponges vont régler les problèmes d’inondation ou d’accumulation d’eau lorsqu’il y a des pluies diluviennes d’une ampleur qu’on ne connaissait pas avant», a expliqué la mairesse Plante en ajoutant toutefois que «l’idée, c’est de mettre plusieurs mesures, qui ensemble, vont être efficaces».

Par exemple, a ajouté Valérie Plante, «la Ville de Montréal investit massivement dans la rénovation, la mise à jour de notre réseau d’égouts sous-terrain, mais de soutenir le réseau supérieur ou de surface, ça aussi c’est important».

L’administration municipale est d’avis que grâce aux trottoirs et parcs éponges, «l’impact des pluies abondantes sera réduit par une redirection de l’eau vers le fleuve, une rétention complète jusqu’à la disponibilité du réseau d’égouts, ou encore un écoulement progressif par le sol». 

Dorénavant, chaque parc aménagé à Montréal devra répondre au «critère d’adaptation climatique si ses dimensions le permettent», a expliqué la mairesse.

De plus en plus souvent, les pluies torrentielles surchargent les égouts de Montréal et mettent à rude épreuve les infrastructures de la métropole, comme ce fut le cas lors de l’épisode de pluies torrentielles qui est survenu au début du mois de juillet.

Déminéraliser l’espace public ou verdir les milieux urbains pour laisser des espaces naturels absorber l’eau de pluie est reconnu comme une mesure efficace d’adaptation aux changements climatiques.

Des rues éponges

À la fin du mois de septembre, devant le Conseil des relations internationales de Montréal, la mairesse Plante avait aussi évoqué l’idée de créer des «rues éponges» en retirant par exemple de l’asphalte, donc, dans certains cas, des espaces de stationnement.

Mardi, elle a indiqué qu’un projet-pilote sera bientôt présenté pour l’arrondissement de Ville-Marie, dans un quartier «où les gens sont inondés à répétition».

«On sait que dans le Centre-Sud, dans Ville-Marie, c’est en bas de la côte, donc il y a beaucoup d’eau qui s’accumule, qui vient d’en haut donc on réfléchit à comment adapter notre territoire», a expliqué la mairesse.

«La semaine prochaine, promis, je vous donne plus de détails, on va  vous montrer à quoi ça va ressembler aussi en termes d’aménagement, de revêtement», a lancé Valérie Plante aux journalistes.

L’administration Plante s’est engagée à réserver de 10 à 15 % de son programme triennal d’immobilisations (PTI) aux infrastructures vertes.

Plus de 1500 spécialistes internationaux de l’adaptation aux changements climatiques sont réunis cette semaine à la conférence «Adaptation Futures» afin d’échanger sur les meilleures pratiques pour répondre aux défis posés par les changements climatiques.