Primaire et secondaire: la FAE ne déclenchera pas de grève tout de suite

MONTRÉAL — Forte d’un mandat de grève générale illimitée approuvé très fortement par ses membres, la Fédération autonome de l’enseignement a tout de même décidé de donner une dernière chance à la négociation. Elle ne déclenchera pas de grève tout de suite.

Elle entend exercer son mandat de grève «au moment opportun», mais n’en a pas arrêté la date encore.

Une de ses instances était réunie toute la journée, jeudi, pour faire le point sur la tenue des votes de grève dans ses neuf syndicats et décider de la suite des choses.

Les parents bénéficieront donc d’un sursis pour encore quelque temps, puisque la FAE n’a pas encore arrêté de date pour le déclenchement de son éventuelle grève. Mais elle le fera s’il n’y a pas d’avancée significative aux tables de négociation, prévient-elle.

Les négociations pour le renouvellement des conventions collectives avec le gouvernement du Québec durent depuis des mois. Les demandes syndicales avaient été déposées l’automne dernier et Québec avait déposé ses offres en décembre.

Plus tôt cette semaine, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a demandé aux organisations syndicales du secteur public d’élaguer leurs demandes sectorielles, d’en réduire le nombre, comme elle-même s’apprête à le faire. Il s’agit des demandes portant sur les conditions de travail — et non les salaires ou le régime de retraite — dans des secteurs comme l’éducation ou la santé.

La FAE estime avoir déjà réduit ses demandes dans le but d’accélérer le pas vers une entente avec Québec.

Par l’intermédiaire de ses neuf syndicats d’enseignants du primaire et du secondaire, la FAE représente 65 500 membres.

Ses syndicats sont l’Alliance des professeurs de Montréal, le Syndicat de l’enseignement de l’Ouest de Montréal, le Syndicat de l’enseignement de la Pointe-de-l’île, celui de la région de Laval, celui des Basses-Laurentides, celui des Seigneuries, celui de l’Outaouais, celui de la Haute-Yamaska et celui de la région de Québec.

Le mandat de grève sollicité de la part des membres en est un de grève générale illimitée. Les membres n’ont pas l’intention de passer par une étape intermédiaire comme des journées de grève isolées ou regroupées, a expliqué la présidente de la FAE, Mélanie Hubert. 

Des membres de la FAE ont déjà commencé certains moyens de pression comme le boycottage de rencontres avec la direction, le boycottage de formations ou le refus d’organiser certaines activités parascolaires.