Québec octroie plus de 9,6 M $ pour rehausser l’offre de refuges d’urgence à Montréal

MONTRÉAL — À l’approche du temps froid de la saison hivernale, Québec octroie plus de 9,6 millions $ au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal afin de mieux soutenir les personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir.

Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, en a fait l’annonce vendredi matin aux côtés du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, et ministre responsable du Développement économique régional, Pierre Fitzgibbon, ainsi que de la mairesse de Montréal, Valérie Plante.

Lionel Carmant a parlé d’«une bonne nouvelle» visant à agir en raison de la hausse observée du nombre de personnes en situation d’itinérance à la suite du plus récent dénombrement mené dans plusieurs municipalités.

Cette somme va servir à rehausser l’offre de refuges d’urgence dans la métropole. On vise donc à augmenter le nombre de lits et à permettre aux organismes d’être ouverts 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, toute l’année.

«Ça permet de soutenir la cohabitation sociale. Ça permet une meilleure mitigation dans l’espace public. Ça permet de garder les gens en sécurité plus longtemps, de faire une meilleure gestion des allées et venues, mais aussi d’offrir des services», a expliqué la mairesse Valérie Plante pour justifier le besoin de services sur 24 heures.

À très court terme, ce sont 188 nouveaux lits qui sont mis à la disposition des personnes en situation d’itinérance. La plupart dans des organismes existants qui ont accepté d’augmenter leur capacité d’accueil.

Éventuellement, ces refuges d’urgence doivent mener les bénéficiaires vers l’obtention d’un logement supervisé ou transitoire pour faciliter leur réinsertion sociale. À ce sujet, le ministre Carmant a promis l’annonce prochaine de 200 nouveaux logements supervisés au cours des prochaines semaines.

Valérie Plante a souligné que bon nombre des personnes recensées comme étant en situation d’itinérance ont donné comme principale raison leur incapacité à trouver un toit.

«Ça peut toucher plein de gens qui n’auraient jamais pensé se trouver en situation d’itinérance», a-t-elle prévenu.

Le nombre de personnes en situation d’itinérance a explosé dans la métropole depuis le début de la pandémie de COVID-19, a rappelé la mairesse. Elle a insisté sur le fait qu’il n’est «pas question de laisser des gens dans la rue, dans le froid, même sous une tente».

Le ministre Fitzgibbon a dit se réjouir de cet investissement qui, selon lui, «fera une grande différence» à l’approche du temps froid. Il a soutenu que tous les paliers de gouvernements, ainsi que le milieu des affaires, étaient mobilisés pour faire avancer les choses dans l’offre de soutien aux personnes vulnérables.

Projets en cours

Parmi les organismes qui vont bénéficier des fonds débloqués par Québec, on trouve le Centre des femmes de convictions, où se déroulait la conférence de presse.

Ce refuge situé dans l’arrondissement de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension dispose actuellement de 15 places, mais devrait doubler sa capacité pour accueillir jusqu’à 30 femmes d’ici quelques semaines.

Malgré ce grand pas en avant, la présidente fondatrice Chrisla Desty-Thémistocle s’attend tout de même à devoir refuser des demandes. «Depuis qu’on a commencé, nous sommes toujours complets. Même si on avait 100 places, je pense qu’on va toujours en refuser parce que la demande est toujours grandissante», se désole-t-elle.

À la Société de développement social, le directeur général adjoint, Martin Raymond, explique que l’aide financière va permettre de compléter le déménagement des opérations du refuge du Complexe Guy-Favreau vers l’ancienne résidence des Jardins Gordon, à Verdun. On prévoit y aménager une cinquantaine de chambres, d’ici le 1er décembre, et y offrir des services 24 heures.

Du côté de la Mission Bon accueil, on dit pouvoir pérenniser les services temporaires offerts au site de l’Hôtel-Dieu qui ont permis de loger jusqu’ici 200 personnes, a précisé son président-directeur général Samuel Watts. 

Bien que l’on espère pouvoir répondre à la demande, la mairesse Plante a assuré que la métropole se tenait prête à ouvrir des haltes temporaires au besoin. 

«On est toujours prêts, on ne laissera personne dehors», a-t-elle déclaré.

Par le passé, des gymnases ou autres lieux publics étaient transformés en dortoirs afin d’éviter que des gens passent la nuit au froid.

Le contenu en santé de La Presse Canadienne obtient du financement grâce à un partenariat avec l’Association médicale canadienne. La Presse Canadienne est l’unique responsable des choix éditoriaux.