Recrutement de main-d’oeuvre qualifiée en technologies: l’aide d’Ottawa demandée

TORONTO — Un groupe qui représente 150 entreprises de technologie qui connaissent la croissance la plus rapide au Canada souhaite que le gouvernement fédéral mette à l’essai un nouveau programme de visa afin de permettre aux travailleurs hautement qualifiés, dont ils ont besoin, d’entrer au pays sans offre d’emploi.

Le visa proposé jeudi par le Conseil canadien des innovateurs (CCI) ciblerait les professions en demande, comme les développeurs de logiciels et des experts en science des données. Il permettrait aux bénéficiaires de travailler, voire de changer d’emploi ou d’employeur et de les aider à prolonger leur séjour et à obtenir la résidence permanente, et ce, sans avoir à passer à une autre catégorie de visa.

Cette suggestion figure parmi 13 recommandations du CCI incluses dans un nouveau rapport visant à remédier à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le domaine des technologies et à aider les entreprises en démarrage à rivaliser avec les géants et les multinationales de la Silicon Valley.

«Il y a plus de 200 000 postes dans le domaine de la technologie qui ne sont pas comblés au Canada», a souligné Benjamin Bergen, président du conseil.

«Au début de la pandémie de COVID-19, les frontières se sont pratiquement effondrées», a -t-il expliqué, en précisant que «le manque de travailleurs qualifiés a été exacerbé par le fait que des entreprises étrangères peuvent maintenant embaucher des gens au Canada pour travailler à distance, ce qui accroît la pression».

Par exemple, mardi, le propriétaire de Facebook, Meta, a annoncé qu’il embaucherait 2500 Canadiens au cours des cinq prochaines années et que beaucoup d’entre eux travailleraient à distance.

Le géant américain suit ainsi dans les traces de Microsoft, DoorDash, Amazon, Google, Wayfair, Twitter, Pinterest, Reddit et Netflix qui ont annoncé des plans d’embauche canadiens pendant la pandémie. Toutefois, les jeunes entreprises d’ici se demandent comment elles vont concurrencer ces géants du web et les salaires de ces entreprises.

Pour le CCI, les modifications proposées aux programmes de visa permettraient de créer des voies d’accès à la résidence permanente et aideraient du coup les entreprises canadiennes à faire face aux défis de recrutement d’une main-d’œuvre qualifiée.

Par ailleurs, le Conseil croit qu’il faut clarifier les règles fiscales quant à la durée du séjour des Canadiens qui travaillent à distance et à l’étranger et celle des étrangers qui s’établissent au Canada pendant une partie de l’année.

Une autre recommandation vise la rétention des talents en offrant une période de grâce de 12 mois pour le remboursement des prêts étudiants pour les nouveaux diplômés qui travaillent pour des entreprises canadiennes et des avantages aux employeurs qui contribuent au paiement de la dette étudiante de leurs employés.

Enfin, le Conseil canadien des innovateurs veut que la prochaine génération de talents soit une priorité. Il a demandé au gouvernement d’envisager d’accorder du financement aux entreprises canadiennes pour qu’elles mettent sur pied des programmes de perfectionnement ou de recyclage de la main-d’œuvre ainsi que des incitatifs pour encourager les établissements postsecondaires à offrir davantage de stages coopératifs.