Réseaux sociaux: François Legault balaie l’idée d’imposer une majorité numérique

QUÉBEC — Le premier ministre François Legault balaie l’idée d’imposer une majorité numérique comme en France, où les jeunes de moins de 15 ans auront besoin d’une autorisation parentale pour s’inscrire à un réseau social.

Lors de la période des questions jeudi, M. Legault a tourné en ridicule la proposition du chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, d’instaurer ce type de contrôle parental.

M. St-Pierre Plamondon soulignait qu’outre la France, l’État de la Floride avait récemment décidé d’imposer la majorité numérique. 

La loi floridienne, qui entre en vigueur en janvier, interdira aux moins de 14 ans d’ouvrir un compte sur un réseau social. Les ados de 14 et 15 ans, eux, devront obtenir une autorisation parentale pour s’inscrire sur ces plateformes.

«Est-ce que ces solutions-là sont considérées par la Coalition avenir Québec (CAQ) et est-ce qu’on va les voir en œuvre à l’automne prochain, pas dans trois ans?» a demandé jeudi M. St-Pierre Plamondon.

«Bon, est-ce que je viens bien d’entendre le chef du PQ nous dire: « On devrait interdire les médias sociaux pour les enfants de moins de 14 ans? » C’est-tu ça qu’il vient de dire, là? Est-ce que j’ai bien entendu? C’est ça, sa suggestion?» a répondu M. Legault, ahuri. 

Le mois dernier, son ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, avait pourtant déclaré en mêlée de presse au parlement avoir «identifié les réseaux sociaux comme problématiques».

«Il y a eu d’autres choses qui ont été faites sur les réseaux sociaux, soit l’âge, soit le contenu édité. Donc, nous on demande aux experts ce qui peut être fait. Ça va être une décision basée sur la science», avait-il ajouté.

Le ministre Carmant avait déjà évoqué la possibilité de légiférer pour encadrer l’usage des écrans chez les jeunes. Sans reprendre les mots de son ministre, M. Legault avait plutôt demandé la collaboration des parents pour qu’ils limitent le temps d’écran.

Au Salon bleu, jeudi, M. St-Pierre Plamondon a rappelé les conséquences néfastes de la surutilisation des écrans sur la santé des jeunes.

Il a notamment rappelé les propos du premier ministre français, Gabriel Attal, qui a déclaré lors d’une récente visite à Québec craindre une «catastrophe sanitaire et éducative».