Sociétés de transport: Geneviève Guilbault affirme qu’il s’agit d’une première offre

QUÉBEC — La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, s’est défendue de vouloir seulement éponger 20 % du déficit projeté de 2,5 milliards $ sur cinq ans des sociétés de transport collectif du Québec, arguant qu’il s’agissait simplement d’une première offre.

«J’ai de l’ouverture. C’était une première proposition. Ils savent tous que j’attends leur contre-proposition», a indiqué la ministre Guilbault en mêlée de presse à l’Assemblée nationale, mercredi. 

Radio-Canada rapportait mercredi matin que le torchon brûle entre la ministre Guilbault et les sociétés de transport en raison de sa proposition jugée insuffisante par elles.

La ministre Guilbault a rappelé que le gouvernement avait été au rendez-vous pour aider les sociétés de transport pendant la pandémie alors que l’achalandage diminuait. 

«On va continuer de compenser les pertes de revenu liées au tarif, mais est-ce que c’est au gouvernement de financer l’ensemble des dépenses d’exploitation? C’est là que toute la question est», a-t-elle dit. 

Partager la facture avec les municipalités

Le chef parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, a interpellé le premier ministre François Legault durant la période de questions sur le sujet. «Est-ce que le premier ministre peut s’engager à ce qu’il n’y ait aucune coupure dans les services en transport en commun dans toutes les régions du Québec?» a-t-il demandé. 

«Je sais que QS pense que l’argent pousse dans les arbres, mais je pense qu’on doit partager la facture avec les municipalités», lui a répondu le premier ministre. 

«C’est un scandale national»

Les partis d’opposition ont vertement critiqué l’offre de la ministre caquiste. 

«C’est un scandale national, ce qui est en train de se passer là. On s’en va vers des coupes massives de services dans nos sociétés de transport collectif. Qui pensez-vous qui va écoper plus de ça? Évidemment, les gens qui sont en périphérie. (…) C’est là où le service est le moins profitable, c’est là où on va couper en premier», a soutenu le député solidaire Étienne Grandmont. 

«C’est très inquiétant. On voit un gouvernement qui parle (…) de diminuer la dépendance à la voiture, de réduire le parc automobile. C’est une contradiction avec ce qui se passe avec les sociétés de transport», a pour sa part affirmé le député libéral Monsef Derraji. 

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon estime lui aussi que la situation est inquiétante. 

«Si tu as moins de services, tu auras moins d’usagers, et là on tombe dans une spirale vers le bas, ce qui est exactement l’inverse du concept de mobilité durable, qui est le titre, pourtant, de la ministre, et l’inverse de ce qu’on devrait faire en ce moment, tant sur le plan financier que sur le plan environnemental», a-t-il lancé.