Sommé de démissionner, Pierre Dufour justifie ses propos

QUÉBEC — Sommé de démissionner, le député caquiste Pierre Dufour a justifié mardi ses propos controversés sur l’itinérance et les Autochtones à Val-d’Or.

Le député d’Abitibi-Est est en effet dans la tourmente depuis une sortie récente devant le conseil municipal de cette ville. Il a alors reproché à la municipalité de ne pas avoir défendu les policiers après un reportage de l’émission Enquête de Radio-Canada qui était «bourré de menteries», selon ses mots.  

Diffusé en octobre 2015, le reportage révélait que des femmes autochtones de Val-d’Or avaient été victimes de sévices de la part de certains policiers. Cette enquête avait contribué au déclenchement de la commission d’enquête présidée par le juge Jacques Viens, qu’a également écorché le député caquiste.

M. Dufour a ensuite présenté ses excuses et «c’était la chose à faire», a dit son chef François Legault en mêlée de presse mardi. Mais l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador ainsi que Québec solidaire réclament néanmoins sa démission. 

«Il était sous le coup de l’émotion», a dit son collègue le ministre des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, pour le défendre. 

En mêlée de presse mardi au parlement, le député a dit recevoir plusieurs messages et courriels de citoyens qui ne savent plus à qui s’adresser pour mettre fin à l’insécurité au centre-ville de Val-d’Or.  

«L’itinérance à Val-d’Or n’était pas un dossier racisé», a assuré M. Dufour.

Il a dit qu’il était finalement d’accord avec 99 % du rapport de la commission Viens, sauf les allégations selon lesquelles on donnait trop de contraventions aux Autochtones.

«On a un enjeu par rapport à ça», a-t-il ajouté. Selon lui, les policiers ne se sont pas sentis appuyés à la suite de ces allégations et ils pouvaient être poussés à faire «leur job au strict minimum», avait-il déclaré devant le conseil municipal. 

Quant à ses allusions à un «tas de merde» dont a hérité le conseil municipal, il a précisé que c’était pour illustrer que les citoyens en ont assez de ramasser des dégâts sur leurs terrains.