Trudeau s’est entretenu avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien

Le premier ministre Justin Trudeau s’est entretenu avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre israélien, pour affirmer le soutien du Canada à Israël et «son droit de se défendre conformément au droit international», a déclaré jeudi le cabinet de M. Trudeau. 

Dans un résumé de l’appel de mercredi soir, le cabinet du premier ministre a affirmé que M. Trudeau a fortement souligné l’importance «de prendre toutes les mesures possibles pour protéger les civils et réduire au minimum le nombre de victimes» dans la guerre entre Israël et le Hamas.

M. Gantz a publié jeudi matin son propre résumé de l’appel sur X, anciennement Twitter. Il a écrit que le premier ministre canadien «m’a transmis son soutien de longue date à l’État d’Israël et au droit d’Israël à l’autodéfense».

«Nous avons discuté du développement de la guerre à Gaza, de l’atroce attaque terroriste du Hamas et des efforts visant à libérer immédiatement les otages détenus à Gaza», a affirmé M. Gantz.

Les deux déclarations notent également que les deux hommes ont discuté de leurs préoccupations concernant la montée de l’antisémitisme et ont parlé du Hamas, que le Canada reconnaît comme une organisation terroriste, qui utilise des civils comme boucliers humains dans la bande de Gaza.

«Le premier ministre Trudeau a réitéré le soutien du Canada au droit des Israéliens et des Palestiniens de vivre dans la paix, la dignité et la sécurité, et il a réaffirmé le soutien continu du Canada à une solution à deux États», peut-on lire dans le communiqué du cabinet de M. Trudeau. 

La conversation avec M. Gantz a eu lieu après que le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a réagi publiquement aux commentaires fermes de M. Trudeau exhortant Israël à faire preuve de «la plus grande retenue» pour préserver la vie des civils.

«J’ai dit clairement que le prix de la justice ne peut pas être la souffrance continue de tous les civils palestiniens. Même les guerres ont des règles», a déclaré M. Trudeau, mardi à Vancouver.

«Le monde est témoin de cela. Le meurtre de femmes, d’enfants, de bébés.»

En réponse, M. Nétanyahou a publié un message sur X: «Tandis qu’Israël fait tout pour garder les civils hors de danger, le Hamas fait tout pour les maintenir en danger», a-t-il écrit. 

«C’est le Hamas, et non Israël, qui devrait être tenu responsable d’avoir commis un double crime de guerre : cibler des civils tout en se cachant derrière des civils.»

Le conflit actuel a commencé le 7 octobre, lorsque des militants du Hamas ont tué 1200 Israéliens lors d’attaques-surprises brutales. Les assaillants ont également pris en otage environ 240 personnes, les emmenant dans la bande de Gaza contrôlée par le Hamas.

En réponse, Israël a déclaré la guerre au Hamas, puis a lancé une campagne de frappes aériennes et a coupé la nourriture, le carburant, l’eau et les approvisionnements à Gaza, qui abrite 2,3 millions de Palestiniens.

Les responsables de la santé du territoire affirment que plus de 11 470 personnes ont été tuées, dont les deux tiers sont des femmes et des enfants. À ce nombre s’ajoutent 2 700 autres personnes qui sont portées disparues, qui seraient ensevelies sous les décombres des frappes aériennes. Le décompte officiel ne fait pas de différence entre les morts civiles et les morts de militants. Israël affirme pour sa part avoir tué des milliers de militants.

Aucun départ de Canadiens jeudi

Des ressortissants étrangers tentent de fuir le territoire assiégé par le poste-frontière de Rafah avec l’Égypte.

Toutefois, aucune des 386 personnes liées au Canada qui tentent de quitter le territoire n’a pu entrer en Égypte jeudi. L’Autorité générale des passages et des frontières a publié tôt en matinée sur sa page Facebook la dernière liste des personnes autorisées à quitter, et elle ne comprenait aucun Canadien.

Affaires mondiales Canada a déclaré jeudi que 367 citoyens canadiens, résidents permanents et membres de leur famille ont pu quitter Gaza jusqu’à présent, dont neuf personnes qui sont parties sans l’aide du gouvernement.

Deux personnes ont pu quitter mercredi, et dix ont fait le déplacement lundi. Le gouvernement canadien a déclaré qu’il ne pouvait pas déterminer combien de personnes pouvaient traverser la frontière chaque jour.

Les services internet et téléphoniques se sont effondrés jeudi dans toute la bande de Gaza, faute de carburant, a affirmé le principal fournisseur palestinien.

«Même en cas d’interruption des communications, nous tentons toujours de contacter les citoyens canadiens, les résidents permanents et les membres de leur famille admissibles par tous les canaux disponibles et nous demeurons également en contact avec leurs proches au Canada», a indiqué Affaires mondiales dans un communiqué, jeudi. 

Des combats au sud de Gaza?

Parallèlement, Israël a signalé que son offensive contre le Hamas pourrait ensuite cibler le sud du territoire, où la majeure partie de la population s’est réfugiée.

Si l’assaut se déplace vers le sud, on ne sait pas exactement où iront les gens, car l’Égypte refuse d’autoriser un transfert massif sur son sol.

La communauté internationale – y compris l’allié le plus proche d’Israël, les États-Unis – a exprimé sa préoccupation croissante quant au nombre de morts parmi les civils. Les États-Unis n’ont pas demandé à Israël de mettre un terme à la guerre, mais ils ont averti les Israéliens que les critiques internationales s’intensifieraient à mesure que la guerre durerait.

Jeudi, pour la deuxième journée, les troupes israéliennes fouillaient l’hôpital Al-Shifa, au nord du territoire, à la recherche de traces du Hamas.

Elles ont montré des armes qui, selon elles, étaient cachées dans un bâtiment, mais n’ont pas encore divulgué aucune preuve de l’existence d’un centre de commandement central du Hamas qui, selon Israël, serait dissimulé sous le complexe hospitalier. Le Hamas et le personnel de l’hôpital, le plus grand de Gaza, nient ces allégations.

— Avec des informations de Dylan Robertson et de l’Associated Press