Un ancien premier ministre israélien se trouvera au Forum d’Halifax vendredi

HALIFAX — Des dirigeants de pays démocratiques, dont un ancien premier ministre israélien, se réunissent vendredi à Halifax pour une conférence de trois jours sur la sécurité mondiale.

Cette année, le Forum d’Halifax sur la sécurité internationale se concentre sur la guerre en Ukraine, mais les combats entre Israël et le Hamas surgiront probablement lors des discussions, lorsque l’ancien premier ministre israélien Ehoud Barak participera samedi à une discussion avec un correspondant du réseau de télévision Public Broadcasting Service (PBS). 

Alors que les délégués se rassemblent, des combats de rue sanglants continuent de faire rage dans la bande de Gaza, et Affaires mondiales Canada estime qu’environ 386 personnes ayant des liens avec le Canada tentent toujours de fuir le territoire palestinien.

Des militants du Hamas ont fait irruption en Israël le 7 octobre, tuant environ 1200 personnes et en ramenant 240 autres en otages à Gaza. Israël a riposté par des frappes aériennes et une offensive terrestre qui, selon les autorités sanitaires dirigées par le Hamas, ont fait plus de 11 000 victimes.

La pression internationale s’accentue sur Israël en faveur d’un cessez-le-feu, mais M. Barak a déclaré que la grande majorité des Israéliens sont convaincus que la guerre est juste. Il a affirmé au magazine Foreign Policy que d’autres pays auraient réagi de la même manière à une attaque transfrontalière similaire faisant de nombreuses victimes.

«Les États-Unis feraient tout ce qu’il faut, a-t-il dit au magazine. Ils ne poseraient pas de questions sur la proportionnalité ou quoi que ce soit d’autre.»

Avant les attaques du Hamas, M. Barak avait critiqué les tentatives du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou de réformer le système judiciaire – qui ont déclenché des manifestations massives dans les rues et d’autres troubles civils – et figurait parmi les signataires d’une lettre accusant la législation très controversée de compromettre la sécurité d’Israël.

Ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, M. Barak a été nommé ministre sous le premier ministre Yitzhak Rabin au début des années 1990, et a continué à siéger au gouvernement après l’assassinat de M. Rabin en 1995.

M. Barak a été le 10e premier ministre du pays, de 1999 à 2001. Pendant son mandat, il a repris les négociations de paix avec l’Organisation de libération de la Palestine et a participé au sommet de Camp David 2000 organisé par le président américain de l’époque, Bill Clinton, dans une tentative infructueuse de parvenir à un accord de fin de conflit.

«Les démocraties du monde doivent s’unir»

Le Forum d’Halifax comprend un certain nombre de séances plénières enregistrées, mais il y a également des séances en soirée, officieuses, que seuls les délégués peuvent observer. Presque toutes les séances publiques sont axées sur la guerre en Ukraine et ses liens avec d’autres problèmes de sécurité mondiale tels que les pénuries alimentaires et la crise climatique.

Le président du Forum, Peter Van Praagh, a déclaré jeudi dans un communiqué de presse qu’il avait délibérément choisi de concentrer l’événement sur l’Ukraine et non sur Gaza, car changer de thème aurait joué un rôle dans l’agenda des nations non démocratiques.

«Maintenant (le président russe Vladimir) Poutine s’efforce de déplacer l’attention des démocraties du monde – et leur soutien généreux à l’Ukraine – vers d’autres théâtres», a-t-il écrit.

«Les démocraties du monde doivent s’unir pour mettre fin à cette attaque sur plusieurs fronts.»

Le thème de la plupart des séances ouvertes suggère qu’une victoire de l’Ukraine contre la Russie entraînerait des bénéfices plus importants pour les nations démocratiques, la première séance plénière de vendredi étant intitulée «Rendre le monde à nouveau sûr : victoire en Ukraine». Ce panel devrait inclure le ministre canadien de la Défense et l’hôte de la conférence, Bill Blair, les sénateurs américains James Risch et Jeanne Shaheen, ainsi qu’Oleksandra Matviichuk, une avocate ukrainienne spécialisée dans les droits de la personne au Centre pour les libertés civiles.

M. Risch, sénateur républicain de l’Idaho, et Mme Shaheen, sénatrice démocrate du New Hampshire, sont des membres éminents du comité des relations étrangères, des forces armées et des crédits du Sénat américain et font partie d’une délégation du Congrès qui se rend chaque année au forum. 

D’autres événements incluent des discussions avec Penny Pritzker, représentante spéciale des États-Unis pour la reprise économique de l’Ukraine, et Roger Carstens, envoyé spécial du président pour les affaires d’otages, tous deux issus du Département d’État américain.

— Avec des informations de l’Associated Press