Université de Waterloo: un étudiant de 24 ans accusé pour les attaques au couteau

WATERLOO, ONTARIO — Une triple agression au couteau survenue lors d’un cours d’études sur le genre à l’Université de Waterloo aurait été motivée par la haine, a déclaré jeudi la police, qui a porté plusieurs accusations contre un étudiant de 24 ans.

L’agression, qui a eu lieu sur le campus à environ 100 kilomètres à l’ouest de Toronto un jour plus tôt, a fait trois blessés et secoué de nombreuses autres personnes.

La police a annoncé que Geovanny Villalba-Aleman faisait face à trois chefs de voies de fait graves, quatre chefs d’agression armée et deux chefs de port d’arme dans un dessein dangereux.

«L’accusé a ciblé un cours d’études sur le genre et les enquêteurs pensent qu’il s’agissait d’un incident motivé par la haine lié à l’expression et à l’identité de genre», a indiqué la police régionale de Waterloo dans un communiqué.

Les attaques ont envoyé un professeur de 38 ans et deux étudiants – une femme de 20 ans et un homme de 19 ans – à l’hôpital avec des blessures graves, mais ne mettant pas leur vie en danger.

Des étudiants sous le choc

Des étudiants inquiets se sont demandé pourquoi il leur avait fallu des heures pour recevoir une alerte d’urgence sur ce qui s’était passé.

«J’ai été complètement sous le choc», a relaté Mara Crassweller, une étudiante, qui était assise jeudi dans le couloir où l’agression a eu lieu.

Les cours avaient repris, mais le campus était en grande partie désert au lendemain des événements.

«Je suis ici tous les jours et je n’ai pas vu (le campus) aussi calme depuis très longtemps, a ajouté Mme Crassweller. C’est un peu étrange, surtout dans ce bâtiment en ce moment.»

Elle a dit qu’il lui avait fallu environ trois heures pour recevoir une alerte d’urgence de l’université à la suite de l’attaque.

Brianna Egan, une étudiante en comptabilité de 23 ans, a raconté que sa classe, qui était dans le même bâtiment que le cours sur les études de genre, s’était terminée quelques minutes avant le drame.

«(C’était) un peu terrifiant pour être honnête, surtout avec le temps qu’il a fallu à l’université pour répondre», a-t-elle témoigné.

L’université promet de la transparence

Dans un bulletin diffusé sur le site Web de l’université jeudi matin, un administrateur principal de l’université a reconnu que le système d’alerte «ne s’était pas activé aussi rapidement que nous l’aurions tous prévu», bien qu’il ait été testé plus tôt mercredi.

«Dans les prochains jours, beaucoup d’entre vous auront des questions sur les raisons pour lesquelles cela s’est produit et sur la réponse de l’université. Mon engagement envers vous est que les hauts dirigeants seront aussi transparents que possible avec les informations dont nous disposons», a déclaré James Rush, vice-recteur aux études et doyen.

Les étudiants devaient se rassembler pour un moment de silence dans le quadrilatère des arts de l’université plus tard jeudi après-midi.

Dans une déclaration écrite, le premier ministre Justin Trudeau a qualifié l’attaque «d’horrifiante et inacceptable».

«Ce type de violence doit être condamné sans cesse. Nos pensées accompagnent le professeur et les deux étudiants qui ont été blessés», a-t-il écrit sur Twitter.

La police a déclaré qu’il y avait environ 40 élèves à l’intérieur de la salle de classe lorsque l’agression a eu lieu.

L’accusé, un étudiant international, a été retrouvé dans le bâtiment peu après et arrêté, a indiqué la police. Il a comparu devant le tribunal pour une audience de remise en liberté sous caution jeudi après-midi.