À force de ne rien faire, on finit par ne rien faire…

En lisant l’opinion de M. McDonald sur la Politique de conservation des milieux naturels de la Ville de Granby, j’ai constaté qu’il manquait des faits importants pour cerner la question et que certaines données étaient interprétées erronément.

J’en profite donc pour apporter ici des précisions qui renseigneront mieux toute personne préoccupée par la préservation des milieux naturels à Granby.

La Politique constitue la première étape d’un processus qui mènera à l’adoption du Plan de conservation des milieux naturels. Contrairement à certains dires, la Politique se base sur une analyse multicritère des milieux naturels du territoire, apportant déjà des éléments d’évaluation de leur qualité.

Notons d’emblée que la Politique cible une protection de 29 % des milieux naturels sur l’ensemble du territoire, une cible ambitieuse au Québec. C’est une action concrète pour lutter contre les changements climatiques faisant suite à la signature de la Déclaration d’urgence climatique par la Ville. Environnement Canada recommande d’ailleurs une protection de 30 %.

Ensuite, le Plan de conservation des milieux naturels tiendra compte de l’étude des corridors écologiques et de l’inventaire des milieux humides. Ce document apportera des éléments supplémentaires pour encore mieux protéger nos milieux naturels.

Parallèlement, le plan de densification du cadre bâti, dont les orientations ont été adoptées simultanément à la Politique, permettra de réduire l’étalement urbain et la pression exercée par le développement résidentiel sur les milieux naturels.

Actuellement, nous savons que cette pression est très forte puisque la demande pour de nouveaux logements augmente à Granby. À tout moment, un promoteur peut déposer à la Ville un projet d’ensemble résidentiel. Cependant, l’adoption de la Politique de conservation des milieux naturels vient diminuer la superficie disponible pour l’implantation des habitations. Auparavant, la réglementation ne protégeait qu’un maximum de 10 % du terrain tandis que maintenant la superficie protégée est d’au moins 50 %. C’est cinq fois plus. L’adoption de la Politique s’est donc faite à point nommé.

Même si le résultat n’est pas celui espéré par certaines personnes, il faut reconnaître qu’il nous rapproche beaucoup plus de l’objectif que si nous n’avions posé aucun geste. La Politique encadre dans une optique de développement durable, pour les 15 à 20 prochaines années, le développement résidentiel dans six grands secteurs encore disponibles à la construction. C’est du long terme. Pour ce faire, la Ville a choisi d’utiliser des outils urbanistiques adaptables à la réalité des secteurs visés, en fonction des zones d’intérêt écologique et des corridors fauniques existants, pour préserver l’équilibre et assurer la pérennité de ces écosystèmes.

Comme responsable des dossiers environnementaux, je me fais un devoir de les faire avancer pour offrir un meilleur milieu de vie à l’ensemble des Granbyens. Il est important de s’informer pour saisir tous les aspects d’un sujet. Je suis donc toujours disponible pour apporter des précisions à toute personne souhaitant appréhender une problématique globalement et pas d’un point de vue unique.

Catherine Baudin, conseillère municipale responsable des dossiers environnementaux à la Ville de Granby.