Boxe: Groupe Yvon Michel se lance dans une reconstruction assumée

MONTRÉAL — Yvon Michel a joué franc jeu avec les médias et les amateurs de boxe, mardi, et a lancé dès l’ouverture de sa conférence de presse au Casino de Montréal que Groupe Yvon Michel (GYM) est en reconstruction.

C’est un son de cloche différent de celui qu’on entend sur l’avenue des Canadiens-de-Montréal, alors qu’on n’ose pas prononcer le mot en «r» ou encore celui en «s». Du côté de GYM, c’est pleinement assumé.

«On ne peut pas le cacher et vous êtes capables de voir où on est et ce que l’on fait», a déclaré Michel en mêlée de presse. 

Vrai qu’il devenait de plus en plus difficile de ne pas aborder le sujet de front: le groupe ne compte plus que quatre boxeurs sous contrat, soit Kim Clavel, Marie-Pier Houle, Mazlum Akdeniz et Mathieu Germain.

Du lot, il appert que Clavel, qui assurera la finale du prochain gala au Casino de Montréal, le 4 avril, sera le fer de lance du groupe, celle sur qui reposera le plus de pression d’aider GYM à retrouver l’avant-scène, une perspective qui ne l’effraie pas du tout.

«J’ai l’impression d’être un solage assez solide, a-t-elle assuré. Tout part de la base. Ça fait longtemps que je suis là. J’ai confiance en mes moyens et en Yvon. S’il y a quelqu’un qui sait comment reconstruire une carrière, c’est Yvon. Il a toujours une carte cachée dans sa poche. J’ai confiance.»

Fidèle à son habitude, Michel se donne un plan de trois ans pour effectuer cette reconstruction, qui passera par des associations avec des entraîneurs et des gymnases qui ont fait leurs preuves dans le passé.

«Ça nous donne l’occasion de revenir aux sources, de travailler avec des entraîneurs qui ont eu du succès dans le passé, qui nous suggèrent des boxeurs, a indiqué Michel. Ian McKillop est venu me voir tantôt pour me parler d’un de ses boxeurs qui a battu Wyatt Sanford, qui va représenter le Canada aux Jeux olympiques de Paris. On va surveiller ça de près.»

En plus de McKillop, Michel a nommé Boxe Montréal, où oeuvrent Stéphan Larouche, Danielle et Pierre Bouchard, les frères Otis et Howard Grant, ainsi que Donnie Brook comme ressources principales pour venir l’aider à compléter ses effectifs ou encore remplir ses cartes.

La relance de l’entreprise passera aussi par des boxeurs indépendants, comme Derek Pomerleau, qu’on a pu voir lors des derniers événements de l’entreprise et qui sera des cartes du 4 avril et du 16 mai.

Pomerleau souhaiterait bien se joindre de façon permanente à GYM. Le président lui a promis d’évaluer sérieusement ses performances et du coup, cette possibilité.

Que Pomerleau se joigne ou non au groupe, Michel n’a pas l’intention de diriger une volumineuse écurie, un peu comme le fait l’autre principal promoteur québécois, Eye of the Tiger Management, qui compte actuellement plus de 20 boxeurs en ses rangs.

«On n’aura jamais plus de neuf ou 10 boxeurs sous contrat, a affirmé Michel. (De n’en compter que quatre présentement), ça nous permet de faire affaire avec des boxeurs qui sont libres, de les évaluer. On ne met pas quelqu’un sous contrat simplement pour le mettre sous contrat. Quand on le fait, c’est qu’on veut le mener au maximum de ses capacités.

«Un Derek Pomerleau, on va le regarder avec beaucoup d’intérêt. Il nous offre peut-être le potentiel de bâtir une relève autour de lui», a-t-il ajouté. 

Le retour de Clavel

Le 4 avril marquera ainsi le grand retour de Clavel (17-2, 3 K.-O.) sur le ring, après sa défaite crève-coeur par décision partagée aux mains de l’Argentine Evelin Bermudez le 7 octobre dernier. Elle fera face en grande finale à l’Espagnole Fara El-Bousairi (8-3, 3 K.-O.). Clavel assure que ces six mois d’inactivité n’auront pas d’effet sur l’issue du combat.

«J’ai déjà été plus inactive que cela: l’année de la pandémie et de (la téléréalité) Big Brother, notamment, alors que j’avais passé neuf mois sans boxer. Ça ne m’inquiète pas. Je suis très active au gymnase. Et je suis aussi une fille active: je fais de l’équitation, je fais de la course. J’ai l’expérience. Ça ne me stresse pas du tout.»

Clavel ne sera d’ailleurs pas inactive bien longtemps après ce duel. Elle doit également être de l’événement du 16 mai, qui mettra en vedette Akdeniz. 

Houle (9-1-1, 2 K.-O.) assurera quant à elle la demi-finale de ce gala contre l’expérimentée Argentine Marisa Joana Portillo (20-18-3, 4 K.-O.), une boxeuse qui a livré six combats de championnat du monde et n’a jamais été stoppée avant la limite.

Pomerleau (7-0, 5 K.-O.), Theo Owusu (3-0, 2 K.-O.), Reid Wohey et Winner Bondo, qui en seront tous deux à leurs débuts professionnels, seront également en action.

Le gala sera diffusé sur les ondes de gymboxe.tv.