Caroline Ouellette honorée dans le temple de son équipe d’enfance

MONTRÉAL — Durant son enfance, Caroline Ouellette rêvait de jouer pour le Canadien de Montréal, comme son idole Mats Naslund.

Ouellette a été honorée jeudi soir par l’équipe de son enfance, environ un mois après son intronisation au Temple de la renommée.

Durant sa carrière, elle n’a, bien sûr, jamais accédé à la LNH. Cependant, elle a pu gagner quatre fois l’or olympique avec l’équipe canadienne et faire sa place parmi les meilleures attaquantes de l’histoire du hockey féminin.

Les anciens joueurs de la LNH disent souvent qu’ils rêvaient de gagner la coupe Stanley et non d’être intronisé au Temple de la renommée du hockey, ce qui rend l’honneur encore plus particulier. Pour Ouellette, il était encore plus impensable que cet honneur lui serait attribuée un jour.

Après tout, elle a eu besoin de deux ans pour convaincre ses parents, André et Nicole, de l’inscrire au hockey.

«Pourtant, je jouais au baseball à 7 ans et c’était correct. Et lui (son père) jouait au hockey, mais il n’avait jamais vu de fille le faire», a raconté Ouellette, jeudi, avant d’être honorée avant le duel entre le Canadien et les Kings de Los Angeles.

«Mon père m’a même amenée voir de la ringuette, et je n’enlève rien à la ringuette, mais moi, je voulais jouer pour le Canadien de Montréal», a-t-elle ajouté.

Ouellette souligne que ses parents ont été parmi ses plus grands partisans une fois qu’elle a commencé à jouer au hockey à l’âge de 9 ans. Elle a pu les remercier en les invitant à Toronto pour son intronisation au Temple de la renommée le 13 novembre dernier.

«Je ne me serais jamais rendu au plus haut niveau sans mes parents, a-t-elle insisté. J’ai toujours cherché des moyens pour les remercier, que ce soit en les invitant à des championnats du monde, etc. De voir leur réaction, à quel point c’était spécial pour eux… Voir la joie de mon père et ma mère, je n’oublierai jamais ça.»

La réalité des jeunes filles qui souhaitent jouer au hockey est bien différente aujourd’hui. Elles sont mieux encadrées, que ce soit pour jouer entre elles ou avec les garçons.

Ouellette affirme avoir commencé à ressentir un véritable changement après les Jeux olympiques de Vancouver en 2010, quand le Canada a vaincu les États-Unis en finale grâce notamment aux exploits de Marie-Philip Poulin.

«Même les gars voulaient avoir des photos avec Marie-Philip Poulin ou Kim St-Pierre, a-t-elle noté. Ils nous reconnaissaient et nous appréciaient. Avant, c’était ‘pfff, une fille qui joue au hockey…’»

Au fil des ans, Ouellette a vécu quelques tentatives de création de ligues professionnelles de hockey féminin, elle qui a notamment porté les couleurs des Canadiennes de Montréal, dans la Ligue canadienne de hockey féminin.

Ouellette est aujourd’hui entraîneuse adjointe avec l’équipe nationale du Canada et l’adjointe de sa conjointe, Julie Chu, au sein de l’équipe féminine de hockey de l’Université Concordia, à Montréal. Elle suivra de près les débuts de la Ligue professionnelle de hockey féminin, qui lancera sa première campagne le 2 janvier et qui aura notamment des équipes à Montréal, Toronto et Ottawa.

«C’est certain qu’il y aura des choses à corriger et à améliorer, a-t-elle noté. Mais si les meilleures joueuses canadiennes, américaines et européennes peuvent jouer toutes ensemble, c’est incroyable. Ça va aider les autres nations à rattraper les meilleures. Ça va améliorer la qualité du hockey féminin partout dans le monde.»

La visibilité accordée à la nouvelle ligue fera aussi en sorte qu’aucun père ne pourra dire à sa fille que le hockey est seulement pour les garçons, comme c’était le cas il y a 35 ans.