Daniil Medvedev et Carlos Alcaraz ont rendez-vous en demi-finale à Wimbledon

WIMBLEDON, Royaume-Uni — Un deuxième athlète qui a été exclu des Internationaux de Wimbledon en 2022 a mérité son billet pour les demi-finales de l’édition de 2023, mercredi.

Quelques heures après une victoire relativement facile de la Bélarusse Aryna Sabalenka en quarts de finale du simple féminin, le Russe Daniil Medvedev a eu besoin de cinq manches et de presque trois heures pour éliminer l’Américain Christopher Eubanks.

Troisième tête de série du tableau du simple masculin, Medvedev a également eu besoin de venir de l’arrière pour finalement arracher une victoire par des scores de 6-4, 1-6, 4-6, 7-6 (4), 6-1.

Comme Sabalenka, Medvedev n’avait pas été invité à Wimbledon l’année dernière à cause de la guerre qui sévit en Ukraine.

Voilà que Medvedev, vainqueur des Internationaux des États-Unis en 2021, participera à une sixième demi-finale en Grand Chelem, mais à sa première au All England Club.

Vendredi, Medvedev se mesurera à l’Espagnol Carlos Alcaraz, favori du tournoi. Alcaraz a atteint le carré d’as à la suite de sa victoire en trois manches de 7-6 (3), 6-4, 6-4 contre le Danois Holger Rune sur le court central.

Il s’agissait du premier match des quarts de finale à Wimbledon depuis 1968 à opposer deux joueurs âgés de moins de 21 ans. Alcaraz, qui a remporté les Internationaux des États-Unis l’an dernier, et Rune sont âgés de 20 ans.

Quand Alcaraz a claqué un revers gagnant pour sceller l’issue de la première manche, il a penché la tête vers l’arrière et a émis un cri de satisfaction. Il a ensuite pris une courte pause, et a de nouveau crié. Il s’est dirigé vers les lignes de côté, la tête bien haute, et a de nouveau crié, avant d’atteindre finalement les lignes de côté et de crier: «Vamos! Vamos!»

«C’étaient les nerfs, La tension. C’était tout», a expliqué Alcaraz, plus tard.

L’autre demi-finale mettra aux prises le Serbe Novak Djokovic, deuxième tête de série, et l’Italien Jannik Sinner, classé huitième.

Niveau relevé

Galvanisé par les rugissements de la foule en bordure du court no 1, Eubanks a rapidement pris les commandes deux manches à une contre Medvedev — et il est passé à quatre points seulement de la victoire en quatrième manche.

Le style de jeu très physique d’Eubanks a cependant commencé à l’affecter à compter de ce moment-là, et Medvedev n’a pas hésité à en profiter pour filer vers la victoire.

«C’est comme si le niveau de son jeu s’était élevé au cinquième set, pendant que j’ai eu une petite baisse (de régime)», s’est avancé à expliquer Eubanks.

Si Medvedev a semblé ébranlé par moments, peut-être dérangé par un échange houleux avec l’arbitre en chaise après qu’une balle eut atteint un cameraman en bordure du terrain, il a rapidement retrouvé son aplomb.

«Je suis heureux d’avoir retrouvé mon aplomb. J’ai complètement perdu ma concentration à un certain moment pendant la rencontre, et il a bien joué. J’ai commencé à sombrer. J’ai commencé à faire des erreurs. Je ne servais pas bien, a expliqué le Russe. En troisième manche, j’ai commencé à bâtir quelque chose… Et à compter du bris d’égalité, j’ai joué de façon extraordinaire.»

Medvedev a ainsi conclu la rencontre en dominant Eubanks, un puissant cogneur de six pieds sept pouces, 28-17 au chapitre des as. Certes, l’Américain a réussi plus de coups gagnants (74-52), portant son total pour le tournoi à 321 — ce qui lui a permis de fracasser la marque d’Andre Agassi établie en 1992 pour le plus grand nombre de coups gagnants dans une seule édition de Wimbledon. Le Russe a cependant été plus propre dans son jeu; il n’a commis que 13 fautes directes, soit 42 de moins qu’Eubanks.

Quand le match s’est terminé, quand le parcours fabuleux d’Eubanks a pris fin, il a été accompagné vers la sortie par un tonnerre d’applaudissements — comme ce fut le cas pour sa compatriote, la finaliste à Roland-Garros en 2022, Coco Gauff, qui a croqué la scène avec son téléphone intelligent.

Eubanks a alors freiné. Il s’est retourné vers les gradins et a salué les spectateurs avant de placer ses mains au-dessus de sa tête de manière à former un coeur. Un moment qu’il n’oubliera pas de sitôt.