Jabeur et Vondrousova s’affronteront en finale chez les dames à Wimbledon

WIMBLEDON, England — Ons Jabeur a effacé un déficit d’une manche et d’un bris en route vers une victoire à l’arraché de 6-7 (5), 6-4, 6-3 contre Aryna Sabalenka, jeudi, lui permettant de se retrouver en finale à Wimbledon pour une deuxième année d’affilée.  

Jabeur participera du même coup à une troisième finale en cinq tournois du Grand Chelem. La Tunisienne âgée de 25 ans est déjà la seule joueuse d’origine arabe, et la seule représentante du Maghreb, à avoir atteint une finale dans un tournoi majeur. 

Elle présente jusqu’ici une fiche de 0-2 en championnat, après s’être inclinée devant Elena Rybakina au All England Club en juillet dernier, et devant Iga Swiatek aux Internationaux des États-Unis en septembre dernier. 

La victoire de la sixième tête de série jeudi, qui s’est produite après qu’elle se soit adjugé 10 des 13 derniers jeux, a empêché Sabalenka de ravir le premier rang mondial à Swiatek. La deuxième tête de série, qui est originaire du Bélarus, avait entamé la rencontre avec une fiche de 17-1 en tournois du Grand Chelem en 2023, incluant sa conquête du titre aux Internationaux d’Australie. 

«Je suis très fière de moi-même, peut-être que parce que jadis j’aurais perdu le match et je serais simplement rentrée chez moi. Mais je suis fière d’avoir persisté, d’avoir fait preuve de résilience», a mentionné Jabeur. 

«J’apprends encore à transformer l’énergie négative en énergie positive, a-t-elle poursuivi, en soulignant qu’elle était parvenue à réprimer la frustration qu’elle avait ressentie en première manche. Je ne peux pas tout contrôler: elle peut claquer un as à tout moment. Elle peut réussir un gros service, même si je dispose d’une balle de bris. C’est frustrant, un peu. Mais je suis fière de l’avoir accepté, d’avoir puisé dans mes ressources et d’avoir gagné ce match — et, avec un peu de chance, ce tournoi.»

L’adversaire de Jabeur en finale samedi sera Marketa Vondrousova.

Vondrousova est devenue la première joueuse à ne pas être une tête de série à se qualifier pour la finale du tournoi de Wimbledon depuis Billie Jean King en 1963, après être venue à bout d’Elina Svitolina 6-3, 6-3 dans l’autre demi-finale. 

Classée 76e au monde et détentrice d’un laissez-passer pour le tableau principal, Svitolina a effectué un retour sur le circuit WTA à la suite de son congé de maternité il y a trois mois seulement. Vondrousova a d’ailleurs tenu à lui rendre hommage après le match. 

«C’est une battante, a-t-elle dit, après avoir dominé son adversaire 22-0 au chapitre des coups gagnants. Et c’est une très bonne personne.»

Vondrousova, une joueuse tchèque âgée de 24 ans qui est classée 43e au monde, a remporté sept jeux consécutifs à un certain moment dans le match, avant de sceller l’issue de celui-ci. Elle participera à la finale d’un tournoi du Grand Chelem pour la deuxième fois de sa carrière, après les Internationaux de France en 2019. 

«J’étais vraiment nerveuse, a admis Vondrousova, qui s’est agenouillée en baissant la tête derrière la ligne de fond après la conclusion du match. J’étais nerveuse, honnêtement, pendant tout le match.»

Et pour cause. Il y a un an, elle s’était présentée en Angleterre avec un plâtre au bras. Elle était alors une simple touriste à Londres, venue encourager sa meilleure amie et partenaire de double, Miriam Kolodziejova, pendant le tournoi de qualifications pour Wimbledon.

«Je n’ai pas joué pendant six mois l’an dernier. On ne sait jamais si on peut retrouver le niveau de jeu d’antan, a expliqué Vondrousova. Je suis juste reconnaissante d’être ici, et en santé. De pouvoir jouer au tennis de nouveau.»

De son côté, Jabeur tirait de l’arrière 4-2 en deuxième manche lorsqu’elle est parvenue à renverser la vapeur. Il a toutefois fallu attendre que Sabalenka s’approche à un point de prendre les commandes 5-3 pour que la Tunisienne se ressaisisse, après que Jabeur eut expédié son coup droit dans le filet en chutant sur la pelouse du court central. 

Elle a alors retiré les brindilles d’herbe de son uniforme, avant de briser son adversaire pour entamer sa remontée. 

Après avoir décoché un revers gagnant forçant la tenue d’une troisième manche, Jabeur a porté son index droit à son oreille, avant de le lever vers le ciel et de le balancer de gauche à droite alors qu’elle procédait au changement de côtés. 

Les coups de Sabalenka ont manqué de précision pendant la majeure partie de la troisième manche: elle a commis 45 fautes directes, contre seulement 14 pour Jabeur. 

Un bris a permis à Jabeur de prendre les devants 4-2, mais elle n’était pas encore sortie du bois. Sabalenka, l’une des plus puissantes cogneuses de la WTA, est parvenue à éviter quatre balles de match avant que Jabaur ne scelle l’issue de la rencontre avec sa cinquième — un as qui a atteint 103 mph (166 km/h).