La famille à l’honneur: vingt fratries jouent dans la LNH cette saison

Avant de s’affronter dans un match cette saison, les frères William et Alexander Nylander ont pris la pose au centre de la patinoire. Si la photo a permis d’immortaliser un beau moment familial, la vidéo, elle, a plutôt capté William en train d’asséner une poussée à Alexander. 

Brady Tkachuk était assis dans les gradins pendant que son frère Matthew et ses coéquipiers des Panthers de la Floride participaient aux séries éliminatoires de la Coupe Stanley le printemps dernier. Mais lorsque les Sénateurs d’Ottawa de Brady ont affronté les Panthers de Matthew un peu plus tôt cette saison, les choses ont dégénéré. 

L’histoire du hockey regorge de frères qui se sont signalés dans la meilleure ligue au monde. Il y a d’abord eu Maurice et Henri Richard, qui ont permis au Canadien de Montréal de connaître leur première véritable dynastie, puis les frères Mark et Marty qui ont joué avec leur légendaire père, Gordie, avec les Whalers de Hartford, et plus récemment Henrik et Daniel Sedin chez les Canucks de Vancouver. Cette saison, un impressionnant total de 20 fratries jouent dans la LNH — ce qui est pour le moins inhabituel. 

«C’est de toute évidence une affaire de famille, et ça prend beaucoup de soutien, a reconnu le défenseur des Capitals de Washington Trevor van Riemsdyk, qui est deux ans plus jeune que son frère James, maintenant avec les Bruins de Boston. Le hockey est évidemment un sport qui dépend beaucoup du talent et de choses du genre. Mais il ne faut pas négliger le fait que si tu es un joueur intelligent, et que tu as un frère aîné qui te montre comment jouer et quoi anticiper. C’est à ce moment-là que ça devient un gros avantage.»

La plupart des frères qui ont percé dans le circuit Bettman ont attribué leurs succès aux nombreuses matinées passées à l’aréna du coin. 

«Nous ne faisions que jouer, mais nous nous lancions des défis et nous repoussions nos limites entre nous sans même nous rendre compte que nous nous forcions à nous améliorer, a expliqué le défenseur des Flyers de Philadelphie Marc Staal, qui a joué une bonne partie de sa carrière avec ses frères Jordan et Eric, et plus brièvement avec Jared, dans la LNH. Tu veux connaître du succès, car tu as vu ton frère en obtenir, ou tu l’as poussé à se surpasser parce que tu en as obtenu.»

Marc et Eric Staal ont participé au parcours des Panthers jusqu’en finale de la Coupe Stanley. Marc a souligné que leurs enfants se fréquentaient à l’aréna et à l’école, et que ce genre de routine rendait leur vie familiale tout à fait normale. 

Puis, il y a l’opposé de ce genre d’unité, comme quand les Sénateurs ont affronté les Panthers à la fin de novembre et que 167 minutes de punition ont été distribuées. Matthew et Brady l’ont vécu la semaine dernière, après s’être enguirlandés sans arrêt comme s’ils étaient des ennemis jurés. Ils ont cependant promis à leur mère qu’ils ne se livreraient plus jamais de combat. 

«Cette règle ne sera jamais enfreinte», a assuré Brady. 

C’est probablement la meilleure chose qui soit en vue des prochains soupers de l’Action de grâce, et des prochaines réunions familiales. 

Un trio pourrait également réussir un exploit inédit cette saison, en enlevant les honneurs du trophée Hart remis au joueur par excellence de la ligue, du trophée Norris, remis au défenseur par excellence, et du trophée Calder, remis à la recrue par excellence. Quinn Hughes, des Canucks, est provisoirement le favori pour l’obtention du trophée Norris, tandis que Jack et Luke, des Devils du New Jersey, pourraient lutter pour l’obtention des trophées Hart et Calder, respectivement. 

Les Canucks affronteront d’ailleurs les Devils mardi soir à Vancouver. 

«Ce sera amusant — nous jouerons les trois en même temps», a mentionné Jack, qui a mis la table pour le filet victorieux de Luke en prolongation jeudi dernier. Il faut qu’on donne le crédit à nos parents, qui nous ont bien éduqués et qui nous ont toujours soutenus. Ce sera une fête en leur honneur.»