Piétons tués: Vélo fantôme Montréal devient Souliers et vélos fantôme Québec

MONTRÉAL — L’organisation qui installe des vélos blancs à la mémoire des cyclistes décédés à Montréal depuis dix ans prend de l’ampleur.

Vélo fantôme Montréal devient mardi Souliers et vélos fantôme Québec (SVFQ). Des mémoriaux seront désormais créés en souvenir des piétons happés mortellement, et ce, partout au Québec.

L’organisme avait installé le 12 septembre 2013 un premier vélo blanc à la mémoire d’une cycliste, Suzanne Châtelain, décédée après un emportiérage en juillet de la même année sur Le Plateau-Mont-Royal.

Depuis, plus d’une vingtaine de vélos blancs ont été mis en place dans le Grand Montréal à l’endroit exact où un cycliste est décédé d’une collision.

«À la mémoire de cette personne et avec l’accord de ses proches, le collectif installe un symbole pour susciter une réflexion sur les dangers associés à la conduite de véhicules motorisés tout en commémorant la vie de la victime. (…) Nous réclamons des aménagements sécuritaires, une réglementation qui protège les plus vulnérables sur la route et des designs moins dangereux de camions et automobiles», a expliqué une des porte-parole de l’organisme, Séverine Lepage, lors d’un point de presse à Montréal.

Les bénévoles de Souliers et vélos fantôme Québec ont placé mardi matin 645 paires de souliers blancs devant les bureaux montréalais de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, à l’intersection du boulevard René-Lévesque Ouest et de la côte du Beaver Hall.

«Désormais, nous irons plus loin en installant des mémoriaux pour les piétons, là encore, partout au Québec, car en dix ans, depuis que nous installons des vélos blancs, ce sont plus de 645 piétonnes et piétons qui sont décédés de violences routières au Québec. Avec les blessés, cela fait 26 000 victimes», a précisé Shanti L-Larochelle, une autre porte-parole de SVFQ.

L’organisme lance par la même occasion une campagne de sociofinancement pour pouvoir étendre ses activités à travers le Québec, alors que le tout était auparavant géré bénévolement et à moindre coût.

«On souhaite que les cérémonies puis l’ensemble de ce qui tourne autour demeurent gratuits pour les familles, pour les proches, pour toujours», a spécifié un porte-parole de SVFQ, Laurent Deslauriers.

L’organisme a déjà reçu une contribution de 7500 $ offerte par la Caisse d’économie solidaire Desjardins par l’intermédiaire de son Fonds d’aide au développement du milieu.